Paolo Di Paolo
Belfond, 2015
Traduit de l’italien par Renaud Temperini
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Une jeunesse italienne
Lors de mes dernières vacances, passées en Italie, j’ai eu envie de lire un auteur italien contemporain, un jeune auteur parlant de son pays. La sortie du livre de Paolo Di Paolo tombait à point nommé. Prolifique trentenaire, il a, selon la quatrième de couverture, écrit un roman générationnel disséquant l’ère berlusconienne.
C’est un livre que je qualifierais pour ma part d’impressionniste. Le jeune narrateur y évoque ses relations difficiles avec son père, son enfance, son rapport à l’histoire, à la politique, sa perception du temps qui passe. Il en résulte une atmosphère empreinte de nostalgie.
Et s’il s’en dégage des éléments vraiment propres à son pays - le jeune homme insiste sur l’omniprésence de Berlusconi et l’abêtissement de la société qui caractérise les quelque 20 années pendant lesquelles il a été à la tête du gouvernement - il en ressort également des sentiments et des interrogations plus universels, sur le rapport qu’un individu peut entretenir avec sa famille et avec l’histoire de son pays, sur la manière dont une personnalité se construit entre contexte intime et environnement social.
A travers différentes traces qu’il découvre et commente - des photos personnelles, des articles de journaux, des éléments architecturaux... - et en tentant d’ordonner ses souvenirs, il s’efforce d’établir une cohérence au sein de sa propre existence, mais aussi entre lui-même et le monde qui l’entoure.
C’est un texte très personnel où chaque lecteur peut trouver un écho à ses propres expériences et à ses souvenirs. Le jeune adulte qui s’exprime nous renvoie à une part de nous-mêmes qui nous le rend attachant.
Je l'ai lu en italien.
RépondreSupprimerJ'apprécie cette analyse.
Quelle chance ! J'aimerais tellement pouvoir en faire autant !
Supprimerlu également, article en préparation!
RépondreSupprimerQuel suspens ! Et alors, tu en as pensé quoi ?
SupprimerLe sujet est intéressant, je connais très mal la littérature italienne contemporaine. Je le note.
RépondreSupprimerIl y a des auteurs vraiment intéressants, et ce mois italien créé par Eimelle nous permet de les découvrir ou de mieux les connaître. Personnellement, je me régale avec cette thématique (qu'il s'agisse d'auteurs italiens, d'ailleurs, ou de livres qui se déroulent en Italie).
SupprimerEncore un jeune auteur italien à découvrir... je ne demande pas mieux !
RépondreSupprimerEt hop ! Encore une PAL qui grossit ;-)
SupprimerJe ne te sens pas très enthousiaste. Il me semble qu'un roman sur l'ère berlusconienne, avec un peu d'humour, du mordant, pourrait être intéressant. Ça doit certainement déjà exister...
RépondreSupprimerAbsolument, Sandrine : dans ce registre, je te conseille La fête du siècle, de Niccolo Ammaniti. Une véritable satire de la société italienne sous Berlusconi !
SupprimerY aurait-il quelque chose de Modiano dans cet auteur ? c'est un peu l'impression que ton article donne ;-)
RépondreSupprimerOserais-je avouer que je n'ai jamais lu Modiano...
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