Clément Bénech
Flammarion, 2017
Après quelques bonnes, voire très bonnes lectures, j’étais dans l’attente de la réception imminente d’un roman que m’avait expédié un membre de l’association des 68 Premières fois et je ne savais trop vers quel livre me tourner pour patienter... Je regardais ma PAL d’un oeil un peu circonspect lorsque le livre d’un très jeune auteur, au bandeau plutôt attrayant (à quoi ça peut tenir !) et au titre léger, aux allures de film d’espionnage, émergea soudain.
Je ne savais absolument pas à quoi m’attendre, n’ayant eu l’occasion de lire aucun commentaire sur ce roman... Allez savoir pourquoi, la première phrase, mise en exergue sur la quatrième de couverture, m’a d’emblée séduite : «Comme souvent de nos jours, tout avait commencé sur Facebook.» C’était donc parti pour un roman générationnel...
De fait, les protagonistes sont de très jeunes gens que l’on découvre conversant sur le fameux réseau social (le téléphone, c’est has been), l’un se trouvant en France et l’autre à New York. (Eh oui, les moins de trente ans ne quittent plus le domicile parental pour s’installer à quelques jets de pierre de papa-maman).
Or, au cours de l’une de leurs conversations, Augusta apprend au narrateur son ami qu’elle a quitté son amant, critique d’art roumain, rencontré via une appli, car il se pourrait qu’il soit un assassin (si elle en croit les commentaires que dépose inlassablement un mystérieux internaute sous chacun des articles publiés par Dragan dans la webrevue pour laquelle il travaille). Une idée chassant l’autre, elle l’invite à venir passer quelques jours chez elle pour filer l’ex-amant et découvrir le fin mot de l’histoire. Prendre un avion pour New York pouvant désormais se révéler plus simple et aussi rapide que de faire Fontenay-sous-Bois - Saint-Germain-en-Laye, le jeune homme trouve l’idée à son goût. Ni une ni deux, le voici à Brooklyn, au pied de l’appartement de son amie.
Je ne vous dirai rien des aventures de nos héros pour ne pas vous priver du plaisir de les savourer. Mais vous l’aurez compris, la tonalité de ce roman est malicieuse à souhait. Clément Bénech revisite avec talent le genre du roman d’espionnage sur fond d’univers digital. Il use à cette occasion d’une plume alerte et élégante qui rend la lecture tout à fait plaisante. Une petite friandise dont vous auriez tort de vous priver.