La tristesse du samouraï
Victor Del Arbol
Actes Sud, 2012
Traduit de l'espagnol par Claude Bleton
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Victor Del Arbol signe un roman à l’intrigue complexe et bien menée, qui plonge le lecteur au coeur de l’Espagne franquiste.
Voici un roman noir comme je les aime : pas juste une histoire gratuite de psychopathe perpétrant des meurtres particulièrement atroces, mais un récit ancré dans l’Histoire, en l’occurrence celle de l’Espagne franquiste.
Sur trois générations - de l’après-guerre espagnol à la tentative de putch de février 1981 -, Victor Del Arbol entrecroise les destinées de trois familles renfermant des secrets bien gardés et nourrissant des haines inextinguibles.
Construisant son récit sur des allers et retours entre les années 40 et les années 80, et focalisant sur les membres des différentes familles, l’auteur ménage habilement le suspens et prend le temps de donner chair à ses personnages.
Ce qui est particulièrement bien montré, et particulièrement effrayant, c’est la manière dont le régime permet aux personnages d’exprimer leurs pulsions les plus violentes et de laisser libre cours à leurs plus bas instincts, les exploitant même pour mieux asseoir son pouvoir.
Victor Del Arbol parvient à restituer le climat d’angoisse qui règne dans tout régime totalitaire, sans s’appesantir sur les scènes pénibles de torture et d’humiliation, réduites au nombre de deux ou trois, ce dont je lui sais gré !
Un roman impeccablement construit, dont on tourne les pages avec une certaine avidité pour comprendre comment s'est tissé le lien qui unit les différents personnages de l’histoire.
j'ai apprécié ce thriller d'atmosphère qui resitue bien les périodes du fascisme en Espagne, mais j'ai eu un peu de mal au début à retrouver le fil de chaque personnage selon la période.
RépondreSupprimerdans l'ensemble une bonne lecture qui ne manque pas d'intérêt historique...et actuel.
Célestine