lundi 22 novembre 2021

Le piéton de Naples

Dominique Fernandez
Philippe Rey, 2021



C’est toujours un bonheur de retrouver ce grand amoureux de l’Italie qu’est Dominique Fernandez. Livre après livre, il nous entraîne dans de fabuleux voyages, sillonnant inlassablement les villes de ce pays, nous invitant à y remonter le temps, à sauter joyeusement d’une époque à l’autre, sans souci de chronologie, à nous rendre dans les lieux les plus en vue avant de nous offrir une halte dans une échoppe méconnue des touristes où se niche toute l’âme d’une population. 


Grand érudit, l’académicien émaille ses récits de savoureuses anecdotes qui traduisent plus que l’atmosphère, plutôt le tempérament des lieux qu’il convoque. On entend les rues de Naples résonner des opéras que connaissent tous ses habitants, plus amateurs de chants et de musique que de lecture, nous apprend-il. Nos papilles sont flattées par la suavité des gourmandises délivrées dans cette pâtisserie où s’est jadis précipité Verdi. On admire les détails de ce tableau de Caravage dont il connaît tous les secrets et qu’il nous révèle généreusement… 


Ici, comme il l’avait déjà fait pour Rome (une merveille !), Florence ou Venise (mais que je n’avais pas trouvé aussi réussi, peut-être parce que cette cité s’est désormais trop muséifiée), Dominique Fernandez met tous nos sens en éveil pour nous transporter, nous projeter dans un ailleurs non pas idéalisé (il n’en masque pas les travers) mais plein de sève. Il nous offre rien moins que de nous initier à la «  napolitude ».


Toutes les promenades, qui sont thématiques, n’offrent certes pas le même attrait ni le même charme, et on glisse sans doute plus vite sur les parcours s’attardant longuement sur les églises : moins vivants, moins pétillants, ces textes exigeraient davantage d’être lus sur le terrain. Leur intérêt documentaire est incontestable, mais on souffre un peu de ne pas se trouver devant les édifices présentés. Mais quant aux autres, ils nous offrent le temps d’une lecture un merveilleux dépaysement et font remonter à la mémoire, si l’on a la chance d’avoir déjà déambulé dans les rues de Naples, de délicieux souvenirs…












2 commentaires:

  1. J'avais parcouru Palerme et la Sicile avec lui et c'était vraiment bien. Je n'ai pas réitéré l'expérience mais si l'occasion se présente, je signe sans problème.

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    1. Franchement, c'est un vrai régal ! Fernandez connaît tellement bien ce pays, mais il en parle d'une manière vivante, pas du tout compassée ni pontifiante. A la lecture, on est vraiment transporté !

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