dimanche 6 décembre 2020

Le coeur synthétique


Chloé Delaume
Le Seuil, 2020


Prix Médicis 2020



Chloé Delaume. Voilà un nom que j’entends depuis plusieurs années. Un nom qui, au fil du temps, a su se faire une place dans le paysage littéraire. Le nom d’une écrivaine atypique, à la plume très personnelle, versée dans l’expérimentation littéraire pour ce que j’en savais. 

Cette année, avec son nouveau roman, elle fait particulièrement parler d’elle. Invitée sur les chaînes de radio et les plateaux télé, elle a pu révéler une personnalité intéressante et attachante. A tel point que je me suis réjouie de lui voir attribuer le récent prix Médicis. Et j’ai pensé alors que le moment était venu de faire plus ample connaissance. Même si… Même si ce livre de facture plutôt classique apparaissait de son propre aveu comme un ovni dans sa production littéraire…


Alors c’est peu de dire que j’ai pris une douche froide ! Heureusement que le roman est bref, car à le lire je me suis mortellement ennuyée. L’histoire de cette brave Adélaïde réalisant que passé quarante-cinq ans une femme devient socialement transparente n’a franchement pas grand intérêt, sans compter que c’est devenu un véritable poncif. C'est bien pourquoi le traitement de cette question tout à fait pertinente nécessite à mes yeux un peu plus de profondeur. Quant à la peinture du monde de l’édition dans lequel elle travaille, si elle m'a bien arraché un ou deux sourires, elle m’est apparue elle aussi prodigieusement plate et convenue.


Certes, par la construction de ses phrases, Chloé Delaume installe une rythmique qui donne à son texte un peu de relief. Mais cela ne suffit pourtant pas à définir une poétique ni à faire oublier le peu d’épaisseur du sujet.


Bref, une déconfiture XXL, à la quelle il faudra peut-être remédier en m’intéressant à ses textes plus originaux et au parti pris plus audacieux.


(Quant au prix qu’elle a reçu, dans le mesure où il est évoqué à peu près toutes les trois pages dans le roman, je me suis demandé tout au long de ma lecture s’il ne fallait pas voir là précisément les raisons du choix des jurés… Mais non ! Ils ne sont pas à ce point faibles et vaniteux.)

28 commentaires:

  1. En ouvrant ta page, je me suis exclamée 'ah mais je l'ai lu!'
    Comme quoi ça ne m'avait pas tant marquée.
    C'est court, ça se lit bien, au départ j'étais agacée (pfff 46 ans, mais ma pauvre, tu en es encore là! tu ne peux pas exister tout simplement), je me suis amusée avec sa maison d'édition, et puis l'auteur emmène dans d'autres directions à la fin (je n'ai pas compris l'intérêt de ces trucs de magie)(c'est à la mode?)

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    1. Ouais, ces trucs de sorcière n'ont pas grand intérêt. C'est du second, voire troisième degré, mais ça ne m'a pas franchement amusée...

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  2. Ah j'aurais pensé que cette lecture te ferait un peu plus sourire que ça... Gros flop, donc. Alors que moi j'ai passé un bon moment avec Adelaïde et sa bande de sorcières.

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  3. Flûte alors, il me tentait. En plus, je l'ai trouvée bien à la Grande Librairie jeudi dernier. D'elle je n'ai lu que "mes bien chères soeurs". Je n'ai pas fait de billet, je ne savais pas par quel bout le prendre. Il y a des passages qui sont percutants et justes, mais des points de vue par ailleurs auxquels je n'ai pas adhéré. En tout cas, je n'ai pas regretté de l'avoir lu.

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    1. Je l'ai entendue dans pas mal d'émissions sur France Culture et je m'attendais vraiment à quelque chose de plus audacieux que ça. Mais bon, je lui donnerai certainement une deuxième chance ;-)

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  4. Comme Aifelle, j'avais prévu de me l'acheter : le thème, sa prestation à "La Grande Librairie" et la découverte de l'auteur me plaisaient bien ! Alors, du coup, je ne sais plus.

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  5. Toujours pas de comm. Je passe en anonyme. keisha

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    1. C'est toujours sympa d'avoir un petit coucou de ta part, Keisha ;-)

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  6. Bon, je n'étais pas tentée plus que ça, tout va bien !

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    1. C'est sûr que ce n'est pas moi qui vais te dire que tu passes à côté d'un chef-d'oeuvre...

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  7. Comme Aifelle et Mimi21, je l'ai vue à La grande librairie, mais cela ne m'a pas spécialement donné envie de lire son roman... non pas parce qu'elle m'a déplu, mais simplement parce que la thématique ne me tente pas plus que ça (malgré mes 47 ans !)... ton avis me conforte dans cette 'non-envie"..

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    1. Si, en plus, le sujet ne t'intéresse pas plus que ça...

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  8. Et bien ça tombe bien car finalement, je ne souhaitais pas le lire.

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  9. Le problème est que j'ai laissé deux commentaires (genre je l'ai lu j'avais oublié agacée au début puis assez rigolo aimé monde édition détesté la magie trouvé la fin pas mal)(je ne remets pas ça in extenso !) et dois noter que je dois commenter en anonyme pour que ça passe
    Où sont les spam chez blogspot depuis leur changement imposé, d'ailleurs?
    keisha

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  10. j'ai lu avec beaucoup d'intérêt son "Mes bien chères soeurs", j'ai adoré le ton et la forme. Elle me plait bien cette Chloé ( et surtout depuis son intervention dans le podcast la Poudre).
    Je pense emprunter ce livre pour m'en faire ma propre idée.

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    1. Mais je pense qu'elle s'est aventurée sur un terrain où elle n'est pas vraiment à l'aise. Bon, ça a plu à certains manifestement. Mais quant à moi, elle ne m'a pas convaincue !

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  11. Les prix Médicis de cette année est donc si mauvais ?

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  12. je n'avais noté dans un coin de ma mémoire... Il va attendre donc...
    Je snobe LGL en ce moment car je trouve François Busnel trop cireur de pompes depuis quelques temps...

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  13. Une déconfiture XXL, longtemps que ça ne m'est pas arrivé !

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  14. Oh la vache ! Jérôme n'aime pas. Pourtant j'ai écouté une interview de l'autrice sur France Inter et j'étais assez motivée. J'ai horreur du cirage de pompes (et je loue l'acuité de ton regard de l'avoir repéré) + ton ressenti et celui de Jérôme = je ne vais pas me précipiter pour lire ce roman.

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    1. Alors, je n'ai pas compris la même chose que toi de la part de Jérôme : pour moi, il n'a pas connu de déconfiture aussi catastrophique depuis longtemps... Mais peut-être est-ce toi qui as raison ;-)

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