mercredi 7 mars 2018

Offshore

Petros Markaris

Le Seuil, 2018


Traduit du grec par Michel Volkovitch


L’avez-vous remarqué ? On n’entend plus beaucoup parler de la Grèce, ces temps-ci... Serait-elle sortie de la crise ? Pas vraiment, malheureusement. Mais c’est pourtant ce qu’imagine Petros Markaris dans la dernière aventure du commissaire Charitos. 

Alors que trois assassinats semblant avoir des liens entre eux ont été commis à Athènes, notre commissaire s’interroge sur l’origine de l’embellie que connaissent les finances publiques. On annonce d’ailleurs une très prochaine augmentation des salaires des policiers qui, comme tous les Grecs, sont depuis plusieurs années soumis à un régime drastique. Quelle nouvelle !

Y aurait-il un lien, d’ailleurs, entre ces meurtres et ce soudain afflux d’argent ? Quand un pays va aussi mal, n’attire-t-il pas requins de la finance et mafieux de tout poil ? Lorsqu'un journaliste qui enquêtait sur le sujet fait partie des victimes, on peut légitimement se poser la question...

Chez Markaris, ce qui m'intéresse et me séduit, ce n’est pas tant la conduite des enquêtes que l’ambiance d'un pays qu’il parvient très finement à restituer. Par petites touches, à l'aide de ses dialogues et des situations qu’il décrit, on perçoit parfaitement l’état de la société grecque. C’est déjà ce que j’avais particulièrement aimé dans le premier livre que j’avais lu de lui, Epilogue Meutrier.

En outre, il est assez amusant de constater que Markaris imagine dans ce roman publié dans son pays en 2016 l’accession au pouvoir d’un parti créé par des quadra sortis de nulle part, se disant ni-de-droite-ni-de-gauche, amis des banquiers et des grands patrons. Cela vous rappelle quelque chose ?
Il paraît que la réalité dépasse souvent la fiction...




10 commentaires:

  1. J'aime bien les romans de Petros Markaris... pour l'ambiance, moi aussi ! J'en ai lu deux, il faudrait que je continue.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. D'autant que les auteurs grecs sont très peu traduits... Car je ne doute pas qu'il y en ait d'autres tout aussi intéressants.

      Supprimer
  2. A mon prochain passage en librairie je vais m'en procurer un de lui... j'aime quand un polar me fait pénétrer l'ambiance d'un pays alors...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis sûre qu'il te plairait. (Ou presque, on a parfois des surprises ;-)

      Supprimer
  3. C'est vrai que l'on ne parle plus beaucoup de la Grèce ; pourtant les Grecs souffrent toujours autant. J'ai lu les deux premiers de l'auteur et je continuerai, j'aime aussi le côté social et politique et j'aime bien Charitos.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une excellente occasion de retrouver ce personnage... et ce pays.

      Supprimer
  4. Tout à fait d’accord, l'intrigue est bien menée, mais c'est le réalisme des situations quotidiennes décrites qui fait la différence. Il nous parle d'un pays qu'on aime et qu'on sait avoir mal...Ravie de le mettre dans ma liste à lire!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. :-))
      Tu sembles sur la même longueur d'ondes que moi. Il devrait te plaire. Bonne lecture !

      Supprimer
  5. je le lirai car j'ai beaucoup aimé les précédents

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Aucune raison de s'arrêter en si bon chemin, en effet :-))

      Supprimer