Stéphanie Kalfon
Joëlle Losfeld, 2017
Portrait de l'artiste en clown triste
Voici une nouvelle lecture faite dans le cadre des 68 Premières fois et dont j’attendais, je dois dire, beaucoup. D’abord, parce que si quelques billets se révélaient un peu tièdes, de nombreux autres étaient franchement enthousiastes. Et puis parce que j’aime les textes qui parlent de création, quelle qu’elle soit. Enfin ce roman évoquait un artiste, un compositeur dont j’ignorais tout, sauf qu’il se situait à une époque que je trouve culturellement très riche, celle du Paris du tournant du XIXe siècle.
Voici une nouvelle lecture faite dans le cadre des 68 Premières fois et dont j’attendais, je dois dire, beaucoup. D’abord, parce que si quelques billets se révélaient un peu tièdes, de nombreux autres étaient franchement enthousiastes. Et puis parce que j’aime les textes qui parlent de création, quelle qu’elle soit. Enfin ce roman évoquait un artiste, un compositeur dont j’ignorais tout, sauf qu’il se situait à une époque que je trouve culturellement très riche, celle du Paris du tournant du XIXe siècle.
C’est donc pleine de confiance et avec une réelle envie que j’ai entamé ce roman (ce qui n’est pas toujours le cas quand vous vous inscrivez à un club de lecture...).
D’abord, je dirais que l’écriture de Stéphanie Kalfon est vive et qu’elle parvient très vite à cerner le personnage pour nous en faire percevoir la personnalité. J’ai apprécié qu’elle nous plonge dans une époque autant qu’elle s’attachait à brosser un portrait. Et puis Satie est attachant, dans son incapacité à s’inscrire dans son époque, dans cette impression qu’il donne - c’est du moins ce qui ressort du texte - d’être constamment à côté : à côté du monde, à côté des gens, incapable d’être vraiment acteur de son existence. Il est touchant par ses doutes et sa discrétion. A part son frère, il semblerait que personne ne sut jamais dans quel dénuement et dans quelle détresse il se trouvait. Il donnait au contraire l’image d’un être détaché et volontairement anticonformiste.
Toutefois, je suis moi aussi restée à côté de ce texte. Touchée certes par le personnage, mais pas par les mots, que j’ai parfois trouvés à la limite de l’emphase, avec des formules claquantes et clinquantes qui ne m’ont pas paru en parfaite adéquation avec le sujet. Et c’est vraiment dommage, car l’auteure possède un style vif et un rythme tout à fait intéressant. Pour ma part, il m’a manqué du coeur, de la chair, de la chaleur... Et puis je regrette aussi que Stéphanie Kalfon n’entre pas dans le processus de création et s’en tienne à l’inaptitude sociale de l’homme...
Je ne regrette néanmoins pas cette lecture, suffisamment brève pour ne pas m’avoir indisposée, et qui m’a permis de faire connaissance avec un artiste audacieux et une personnalité singulière. Et puis ça a également été l’occasion de ressortir mes vieux CD d’Erik Satie. Et rien que pour ça, ça valait la peine !
Vous pouvez lire les billets de Bénédicte, Henri-Charles, L'ivresse littéraire, Joëlle, Noukette, Sabine...
de Sarah Baruck, Albin Michel
La plume de Virginie Roels, Stock
La sonate oubliée de Christiana Moreau, Préludes
La téméraire de Marie Westphal, Stock
La tresse de Laetitia Colombani, GrassetLe coeur à l'aiguille de Claire Gondor, Buchet-Chastel
Les parapluies d’Erik Satie de Stéphanie Kalfon, Joëlle Losfeld
Maestro de Cécile Balavoine, Mercure de France
Maestro de Cécile Balavoine, Mercure de France
Marguerite de Jacky Durand, Carnets Nord
Marx et la poupée de Maryam Madjidi, Le Nouvel Attila
Mon ciel et ma terre de Aure Attika, Fayard
Ne parle pas aux inconnus de Sandra Reinflet, Jean-Claude Lattès
Nous, les passeurs de Marie Barraud, Robert Laffont
Outre-mère de Dominique Costermans, Luce Wilquin
Presque ensemble de Marjorie Philibert, Jean-Claude Lattès
Principe de suspension de Vanessa Bamberger, Liana Levi
J'ai envie d'en découvrir plus sur Satie, mais peut-être pas avec ce livre là. Les réserves sont trop nombreuses à droite et à gauche ..
RépondreSupprimerAh oui ? J'ai vu tellement d'éloges que j'avais l'impression que ceux-ci dominaient nettement...
SupprimerIl est dans mes deux biblis, mais ça ne m'attire pas (la musique, si)
RépondreSupprimerIl y a plein d'autres livres sur le thème... y compris dans la sélection des 68 ;-)
SupprimerSuis pas trop tentée non plus, tu ne sautes pas d'enthousiasme et j'ai un très long planning de lecture pour les semaines qui viennent :-)
RépondreSupprimerOui, j'ai bien remarqué que tu avais repris du poil de la bête ! Et j'en suis ravie !
SupprimerJe l'avais entendue à la radio parler de son livre, et elle parlait avec tellement de fougue de Satie que je l'ai tout de suite noté dans ma to-read-list ! Mais ton avis vient contrebalancer cet enthousiasme... Damned !
RépondreSupprimerJe ne l'ai quant à moi jamais entendue, mais je ne doute pas qu'elle se soit fort documentée et qu'elle ait pris son sujet très à coeur.
SupprimerJ'ai livré mes impressions de lecture, mais pour le coup, c'est vraiment une affaire de style et d'adhésion à ce style. C'est très personnel et d'autres n'auraient pas le même avis sur la question - comme en témoignent les autres billets dont j'ai mis les liens. Rien ne t'empêche de tenter la lecture si tu es attirée par ce texte !