Jens Christian Grøndahl
Gallimard, 2018
Traduit du danois par Alain Gnaedig
Voilà un titre bien surprenant eu égard à ce qui attend le lecteur : l’adresse d’une septuagénaire, Ellinor, récemment devenue veuve, à sa meilleure amie décédée, dont on apprend rapidement qu’elle a été la première femme de son mari Georg.
C’est toute l’histoire du quatuor amoureux et amical qu’elle constitua avec Georg, Anna et Henning qu’Ellinor déroule, révélant peu à peu au lecteur ce qui s’est joué entre eux, mais aussi dans sa propre psyché. En remontant à l’histoire de la mère d’Ellinor et en révélant la nature des relations qu’elle entretient avec les enfants du couple qu’avaient formé Anna et Georg, Grøndahl fait une remarquable analyse psychologique de son héroïne. Cette étude s’enracine dans un contexte historique, celui de la Seconde Guerre mondiale et de l’occupation allemande au Danemark, et s’enrichit de facteurs sociologiques qui confèrent à ce portrait une très grande finesse.
Le texte est bref, et si le lecteur manque singulièrement d’éléments au début de sa lecture, la confession d’Ellinor distille progressivement les détails de son parcours pour finir par offrir une vision globale et cohérente de son histoire, à la manière d’un puzzle où chaque pièce viendrait trouver sa place. Ce dispositif coupe ainsi court à toute forme de jugement et confère toute sa force à ce portrait.
C’est en prévision d’un prochain voyage à Copenhague que j’ai lu ce roman : je cherchais à me forger une première représentation du pays à travers sa littérature. Cette étude intimiste ne m’aura certes pas vraiment permis de m’en constituer une image mentale, mais j’y ai gagné la découverte d’un écrivain subtil dont je ne manquerai pas de continuer à explorer l’oeuvre.
Un roman lu il y a quelques années et qui m'avait plu. Je voulais moi aussi continuer avec l'auteur mais je n'ai pas encore réussi.
RépondreSupprimerApparemment, il sort nouveau titre à la rentrée... A suivre !
SupprimerCe roman m'a plu aussi. J'en ai lu plusieurs de l'auteur, qui à chaque fois, m'ont intéressée, pour leur finesse psychologique. Un bon compromis entre la classique Karen Blixen et des autrices contemporaines plus "fantaisistes" comme Stine Pilgaard.
RépondreSupprimerEffectivement, je cherchais du plus contemporain que Blixen et du moins léger que ce que semblait être Pilgaard. Mais finalement, je trouve qu'il n'y a pas tant de traductions que ça de la littérature danoise...
SupprimerAh oui, j'adore cet auteur et j'avais beaucoup aimé ce roman que j'avais qualifié de "doux et ouaté, élégant et triste." D'une belle finesse psychologique !
RépondreSupprimerQuelle chance d'aller au Danemark, j'en rêve depuis longtemps !
J'ai très très hâte, en effet ! Et j'espère pouvoir découvrir d'ici-là d'autres auteurs intéressants...
SupprimerJ'avais lu un roman de Grondahl, sur le couple, vraiment bien foutu. Les complémentaires.
RépondreSupprimerSi j'en juge par les commentaires, c'est un auteur apprécié... dont on n'entend pourtant pas beaucoup parler.
SupprimerMerci à toi pour cette découverte littéraire. J'aime bien les romans puzzles.
RépondreSupprimerAlors il est pour toi ;-)
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