samedi 11 janvier 2025

Bristol

Jean Echenoz
Minuit, 2025


Est-ce le même auteur qui est à l’origine de ce livre sur Ravel, si fin et si profond, que j’ai lu l’année dernière et l’objet qui nous est proposé aujourd’hui ? S’agit-il bien de cet écrivain présenté comme l’une des figures majeures de notre littérature contemporaine, célébré il y a quelques années par une exposition au centre Pompidou ? J’ai peine à le croire, tant ce Bristol m’est apparu indigent. 


De quoi y est-il question ? D’un médiocre cinéaste réalisant un médiocre film. Un peu léger, pensez-vous ? C’est sans doute ce qu’a dû songer l’auteur lui-même en décidant d’y adjoindre une vague intrigue policière. Malheureusement, celle-ci n’ayant guère plus de consistance, sa résolution se perd dans les méandres de bavardages sans substance… 


Mais, me direz-vous, en littérature l’essentiel réside dans la forme. Ainsi la force d’un style peut-elle transmuer le sujet le plus ténu en véritable chef-d’oeuvre ! Certes, mais il ne suffit pas pour cela d’accumuler les mots savants et inusités comme Echenoz semble beaucoup s’amuser à faire. Grand bien lui fasse, mais infliger ses fantaisies au lecteur risque de laisser celui-ci sur le bas-côté : fatigué de consulter vainement son dictionnaire, il finit par renoncer à chercher le sens de mots échouant à conférer la moindre épaisseur à ce texte…


Je sais qu’Echenoz a ses aficionados : soit ils me disent que ce roman est un incident de parcours - cela arrive aux meilleurs - soit ils m’expliquent ce qu’ils y trouvent. Pour le moment, qu’il s’agisse de la pleine page que Le Monde des livres a consacrée à l'auteur ou des quelques déclarations laudatives que j’ai pu lire ici où là, elles ne m’ont guère convaincue…








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire