Sladjana Nina Perkovic
Zulma, 2024
Traduit du serbo-croate par Chloé Billon
Une jeune femme végète au fin fond des Balkans : coincée entre un père neurasthénique et une mère despotique, elle s’ennuie ferme. L’enterrement d’une tante qui s’est étouffée en mangeant du poulet et les retrouvailles d’une famille quelque peu fantasque qui s’ensuivent vont bientôt rompre la monotonie de son existence… Entre road trip déjanté et roman familial burlesque, l’auteure s’en donne à coeur joie pour dépeindre un environnement complètement dysfonctionnel.
Le roman démarre au quart de tour, et l’on s’amuse d’emblée des avanies que subit la narratrice. Le ton est en effet résolument humoristique, et l’autodérision dont fait preuve l’héroïne tout à fait savoureuse. On embarque immédiatement à ses côtés dans l’espoir d’une aventure aussi trépidante que dépaysante, et peut-être instructive. Malheureusement, le roman s’essouffle presque aussi rapidement qu’il démarre. Là où j’attendais, sous couvert d’un ton grinçant, le tableau d'une Bosnie contemporaine, je n’ai trouvé qu’un enchaînement de situations toujours plus extravagantes ne menant pas à grand chose, si ce n’est dans un fossé pour l’héroïne… et une impasse pour le lecteur ! Systématisé, le drolatique finit par laisser place à la lassitude.
Je comptais néanmoins sur un dénouement qui, à défaut d’apporter une forme d’éclairage, conclurait ce long exercice de style de manière enlevée : j’en ai été pour mes frais… Dommage. Cette région mérite sans doute mieux qu'une pochade sans grand intérêt.
Dommage, ce roman pouvait en effet être tentant, à lire le résumé.
RépondreSupprimerEh oui, c'est ce que je me suis dit en lisant la quatrième, et la reco d'un libraire...
SupprimerJe me sentais prête à lire sur la Bosnie, hélas la suite de ton billet m'en dissuade. Dommage.
RépondreSupprimerDisons qu'à mon avis il faut aller chercher ailleurs...
SupprimerC'est souvent comme ça quand l'auteur pousse le bouchon trop loin, on fini par se lasser, voire s'agacer. C'est ce que je reproche aux romans de Nadine Monfils par exemple.
RépondreSupprimerJamais lu Monfils mais, pour le coup, je trouve que rien qu'à lire les titres de ses livres et à en voir les couv, on suppute que ça ne va pas être léger-léger...
SupprimerIl est vrai que les romans serbo-croates ne pullulent pas en France.
RépondreSupprimerNon, mais je suis sûre qu'il y a des livres intéressants à dénicher.
SupprimerJe l'avais noté, attirée par le coup de coeur d'un libraire...
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