Attention, un livre peut en cacher un autre.
Ce qu’il y a de bien avec ce Bal mécanique, c’est que vous pensez acheter un roman, et vous découvrez à sa lecture que Yannick Grannec vous en offre en réalité deux!
Vous prenez donc tout d’abord un aller simple pour Chicago, où vous faites connaissance avec Josh Schors, fringant animateur de téléréalité, qui se plaît à débarquer au petit matin chez des candidats à une nouvelle vie pour les déloger sans ménagement avant de restructurer leur maison de fond en comble. Cultivé et flanqué d’une pétillante épouse qui le seconde dans la réalisation de son émission, il mène une vie à cent à l’heure, prenant toutefois grand soin de sa personne et respectant une scrupuleuse hygiène de vie. Mais l’homme a une faille... Il est en rupture avec son père Carl, d’origine allemande, qui ignore lui-même la véritable identité de ses parents, ceux-ci ayant décidé de le confier à une famille américaine alors qu’il était âgé de quatre ans et qu’Hitler se préparait à prendre le pouvoir...
Lorsque son père se suicide, et alors qu’il est sur le point de devenir père à son tour, Josh tente de retrouver ses racines, poussé par sa femme Vickie. Il découvre alors que son grand-père aurait été un riche marchand d’art dont Otto Dix lui-même aurait peint le portrait... Un portrait qui s’était trouvé au centre de l’outrageuse exposition dénonçant «l’art dégénéré», organisée par le IIIe Reich.
Rideau. Vous voilà désormais transporté en Allemagne au début du XXe siècle pour suivre les destinées du marchand Theo Grinzberg, de sa femme Luise et de leur fille Magda. Car c’est bien autour de ce dernier personnage que réside la clef du mystère de l’ascendance des Schors...
Cette seconde partie est pour moi la plus réussie : elle nous entraîne dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres et nous emmène au cœur du Bauhaus, l’école développée par Walter Gropius au lendemain de la Première Guerre mondiale. Yannick Grannec nous fait revivre l’ambiance qui régnait dans cet établissement, elle nous en rappelle les principes fondateurs, la philosophie et le fonctionnement. Elle nous fait découvrir la personnalité de l’artiste Paul Klee, qui en était l’un des enseignants ; elle nous plonge dans une époque et un mouvement dont elle brosse un tableau très vivant et de toute évidence très documenté. Pour qui s’intéresse à cette période ou, plus généralement, à l’art et aux mouvements picturaux, comme c’est mon cas, c’est tout à fait instructif.
Mais, pour ma part, je me serais bien passée de la première partie. Non qu’elle soit désagréable à lire, mais parce qu’elle n’apporte rien, selon moi, à ce qui suit. On ne retrouve aucunement par la suite les personnages qui en étaient les protagonistes, aussi ce prologue m’apparaît-il démesurément long et superflu.
En revanche, la seconde partie pourrait bien constituer une excellente introduction à l’exposition qui se tient actuellement au musée des Arts décoratifs à Paris sur «L’esprit du Bauhaus»… Une belle manière de prolonger la lecture...
Keisha a quant à elle préféré la première partie, tandis que Nicole a aimé les deux !
Tes réserves sont les mêmes que celles que j'avais à propos de son premier roman "La déesse des petites victoires" ; une partie intéressante et une autre "superflue". D'où mon hésitation à la relire, pourtant pour l'époque du Banhaus, j'aimerais.
RépondreSupprimerJ'avais bien aimé La déesse, où elle jouait l'alternance, un procédé narratif classique. Là, ce sont deux récits qui se succèdent.
SupprimerA la limite, lis directement la deuxième partie ;-)
Et moi j'ai préféré la seconde partie.
RépondreSupprimerOui, c'est vrai Clara, comme moi !
SupprimerC'est vrai, Aifelle peut lire directement la seconde partie, puisqu'on ne retrouve pas les héros contemporains de la première partie. Bon, j'ai tellement aimé ladite première partie que j'attendais des révélations sur les personnages et leurs ascendants, mais en fait tout était déjà dit ou presque, et je ne me suis pas attachée aux personnages de la seconde partie. A la limite, j'aurais préféré lire une bonne intro au Bauhaus, pas un mélange.
RépondreSupprimerMais voilà, les avis sont divergents, retenons qu'au moins une partie du roman est excellente, quelle partie, ça dépend des lecteurs!
En lisant ton billet et le mien, ça devrait permettre aux lecteurs potentiels de savoir vers quelle partie se diriger ;-)
Supprimerj'ai abandonné en cours de première partie, tous vos billets me laissent penser que j'ai eu tort, que j'aurais dû persévérer !
RépondreSupprimerSi tu as toujours le livre, retourne directement à la deuxième. Peut-être te plaira-t-elle davantage !
Supprimerje n'avais pas vraiment accroché à la Déesse des petites victoires...de mémoire, une construction en alternance qui m'avait semblé artificielle, et une partie (contemporaine) tout à fait dispensable...c'est pourquoi je ne me suis pas précipitée sur celui-ci, je craignais d'avoir les mêmes bémols - ton billet donne quand même envie !
RépondreSupprimerAh, tant mieux, j'avais l'impression que mes bémols pouvaient nettement refroidir…
SupprimerLa construction en deux épisodes très distincts est assez surprenante. Mais c'est vrai que les deux parties sont si différentes qu'il est tout à fait possible d'en trouver au moins une à son goût… voire les deux, comme Nicole !
C'est bizarre, ce roman en deux parties, où on ne pourrait en lire qu'une... clairement, il est à emprunter en bibliothèque !
RépondreSupprimerC'est la solution prudente !
SupprimerC'est la seconde fois que je lemprunte en bibliothèque ! La première fois j'avais calé entre les deux parties. Là je suis sûr le point d'achever le livre et c'est vrai que la partie "historique" autour des années 20 et de l'aventure du Bahaïs et de ses protagonistes est largement plus depaysante ! Ce livre mérite en tout cas d'être lu... Même s'il faut s'y prendre à deux reprises n'hesitez pas !
SupprimerC'est marrant ces avis qui divergent sur les deux parties du roman, il m'intrigue !
RépondreSupprimerTrès curieuse, cette construction en deux parties aussi nettement différenciées. Fais-toi ta propre idée !
SupprimerOn sent une vraie ambition dans ce roman mais le déséquilibre entre les deux parties semble quand même poser problème. A voir.
RépondreSupprimerC'est pour le moins surprenant. J'avoue n'en avoir pas totalement saisi l'intérêt.
SupprimerLa première partie est tout à fait genre roman américain plein de peps, la seconde, roman plus historique avec ingestion plus ou moins habile de documentation.Bref, c'est mon avis (et je le partage)
RépondreSupprimerEt tu as bien raison ;-)
SupprimerDu coup, on voit bien qu'il peut s'adresser à deux types de public. Surprenante stratégie, néanmoins.
Oui, les 2 parties pourraient se lire indépendamment l'une de l'autre mais... ce serait incomplet. Moi aussi au premier abord j'ai été désarçonnée en arrivant à la fin du livre. Ce n'est que quelque temps après que j'ai fait le lien entre les 2 parties, ce qu'il dit de la continuité, de la transmission, de la dette de la génération actuelle, comment la seconde finit par éclairer les personnages de la première... Enfin, tout ça pour dire que moi, je trouve ce roman très ambitieux et très réussi avec ses deux parties ;-)
RépondreSupprimerBon, je vais laisser décanter.
SupprimerMême si je vois ce que tu veux dire, ça me paraît quand même un peu artificiel. Je trouve qu'il aurait pu y avoir un peu plus de ponts entre ces deux parties...
Très bon roman que j'ai pu lire mais pas le deuxième .
RépondreSupprimerMerci
J'ai l'impression qu'il a un peu une construction similaire à Un goût de cannelle et d'espoir de Sarah McCoy. J'avais trouvé moi aussi un intérêt inégal aux deux parties.
RépondreSupprimerTu connais ?
J'en ai entendu parler - plutôt en bien, d'ailleurs - mais je ne l'ai pas lu...
SupprimerDéjà avec son premier, c'était inégal et c'est vraiment dommage parce que certaines parties étaient très réussies.
RépondreSupprimerPour l'avoir écoutée ce matin dans le podcast d'une émission de France Culture, j'ai appris que son projet était de montrer que de génération en génération on se transmet un héritage, quand bien même on essaie de le taire ou de l'enfouir. Soit. Mais il me semble néanmoins que cette première partie aurait pu être plus courte, sans amoindrir son propos. Comme tu le dis, c'est dommage, car ses textes ne manquent pas d'intérêt ni de qualités.
SupprimerJe suis curieuse ! deux parties .. ne pas s'attacher car les personnages vont disparaitre - mais si, fan d'art, je suis plus attirée par la seconde. Oui pour un emprunt en BM !
RépondreSupprimerIl y a les partisans de la première partie et ceux de la deuxième... A toi de voir où tu te placeras ;-)
SupprimerJ'ai aimé les deux parties. Avec, quand même, une préférence pour la deuxième. Mais globalement, un roman que j'ai adoré.
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé aussi la première, mais c'est vraiment comme si j'avais lu deux romans...
Supprimermoi j'ai préféré la seconde partie.
RépondreSupprimer:-)
SupprimerJ'ai acheté ce roman pour deux raisons : d'abord parce que j'avais beaucoup aimé son premier roman et ensuite parce que je m'intéresse beaucoup à l'architecture ! Du coup, je pense que, comme toi, je vais préférer le 2ème partie !
RépondreSupprimerCela se pourrait… Tu viendras me dire ?
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