mercredi 14 août 2019

La grande escapade


Jean-Philippe Blondel

Buchet-Chastel, 2019



C’est étrange, la vie. Elle est d’une force incroyable, mais son fil peut pourtant se rompre brutalement, sans crier gare. Elle nous invite ainsi à être tout à la fois audacieux et prudent. De même, on peut choisir de rester scrupuleusement sur ses rails... ou au contraire d’emprunter une petite bifurcation qui, peut-être, changera définitivement le cours de notre existence...

Jean-Philippe Blondel peint volontiers ces vies ordinaires, qui ressemblent aux nôtres et qu’un événement vient perturber. Cette fois, on est dans une école de province, à l’aube des années 70. Et que la communauté des enseignants le veuille ou non, le changement, elle y est confrontée. Mai 68 est passé par là et la jeune génération des instituteurs n’entend pas du tout exercer son métier de la même manière que ses aînés. 
L’arrivée de Charles Florimont, adepte de la philosophie Freyssinet va venir mettre un bon coup de pied dans la fourmilière du groupe scolaire Denis Diderot. Ce n’est pourtant pas qu’il soit si avant-gardiste, dans le fond. Mais il en faut peu pour perturber l’ordre soigneusement établi de ce petit monde...

A l’image du jeune Philippe, élève de CM2, qui se trouve au début du roman suspendu à plusieurs mètres au-dessus du sol, sous les yeux désespérément affolés de sa mère à la suite d’un jeu stupide, certains voudront sauter dans le vide quand d’autres s’agripperont désespérément aux barreaux de leurs habitudes.
Les enfants, quant à eux, au moment d’entrer au collège, vivront au plus intime de leur être cette période de mutation, ce premier pas déjà vers la vie d’adulte, quand tout est encore possible...

Sur un mode oscillant entre celui du vaudeville et celui de la chronique, Jean-Philippe Blondel signe un récit doux-amer qui fait largement sourire, parfois rire, mais peut aussi serrer le coeur. Parce que la vie c’est ce mélange d’émotions, de gravité et de dérision.







Merci à NetGalley
et à l'éditeur
pour la mise à disposition
de l'ePub de ce roman

8 commentaires:

  1. Ta chronique me donne encore plus envie !!!

    RépondreSupprimer
  2. Je te lis en diagonale, mon billet sera le prochain, mais nous en avions déjà un peu parlé :-)

    RépondreSupprimer
  3. j'ai bien aimé "Un hiver à Paris" et "La mise à nu" m'a beaucoup marquée.
    "6h41" n'était pas mal non plus...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un hiver à Paris reste mon préféré. Mais j'ai aimé aussi les deux autres. Une nouvelle lecture en perspective, alors ;-)

      Supprimer
  4. Il me fait très envie ce roman ! J'ai beaucoup aimé "La mise à nu", j'aime le ton doux amer de l'auteur.

    RépondreSupprimer