samedi 8 octobre 2022

Les sacrifiés

Sylvie Le Bihan
Denoël, 2022



Entre les années 30 en Espagne et les années 2000 à Paris, ce roman déroule la destinée - que je suppose complètement fictive - d’un jeune homme devenu cuisinier, puis plus largement majordome du toréador Ignacio Sanchez Mejias et de sa maîtresse la danseuse Encarnación López Júlvez, plus connue sous le nom de La Argentinita, deux personnalités ayant fréquenté l’intelligentsia espagnole de l’entre-deux-guerres. A travers ses aventures, on croise donc la figure de Federico Garcia Lorca et, très fugitivement, celles de Dali et de Bunuel sur fond de guerre d’Espagne.


Disons-le d’emblée, je ne me suis pas passionnée pour cette histoire qui m’a paru ressortir davantage de la romance que du roman historique. Car l’essentiel du roman ne réside pas, comme je me l’imaginais, dans la peinture d’un milieu d’avant-garde pris dans la tourmente d’une guerre civile. Il ne s’agit pas plus du portrait flamboyant d’une vedette du flamenco, ce qui aurait eu l’heur de me séduire. Non, il s’agit ni plus ni moins que d’une variation sur un triangle amoureux fondé sur un aveuglement s’étendant sur plusieurs décennies. L’héroïne pourrait être danseuse classique voire dessinatrice de mode que le roman en serait à peine changé, d’autant que ce qui relève du contexte historique est vraiment brossé à grands traits.


Quant à la construction, elle obéit à un procédé efficace - et assez en vogue actuellement - qui consiste à faire des allers-retours entre le passé et l’époque contemporaine. Sauf que dans le cas qui nous occupe, cela n’apporte pas grand chose : enlevez les quelques chapitres situés au début de notre siècle et le roman n'est en rien modifié. 


Alors je ne dirais pas que ce livre est désagréable à lire ou ennuyeux, et au vu des éloges dont il est l’objet, il semble avoir trouvé son public. Mais sans doute, pour ma part, attendais-je trop de ce roman qui semblait brasser des sujets qui me passionnent et qui ne sont ici qu’effleurés. 



Parmi les lecteurs qui ont aimé, mon amie Nicole, qui a trouvé ce roman "incandescent".





6 commentaires:

  1. Vu tout ce qui m'attend dans ma PAL, il me paraît tout-à-fait dispensable.

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    1. C'est sûr que là, je ne pousse pas vraiment à la lecture...

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  2. Sur ton conseil, je ne note pas ce titre.

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  3. Moi je sais gré à l'auteure de son travail de composition romanesque qui nous évite le traité historique tout en s'appuyant sur des éléments de contexte très denses... Pour moi ce n'est ni un roman historique ni une romance, juste un vrai bon roman. Et vive la passion !

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    1. On peut faire un roman historique sans faire de traité historique - et je crois que tu le sais fort bien. Quant aux éléments de contexte, c'est là que nous ne sommes pas d'accord : comme je l'ai dit dans mon billet, je ne les trouve pas denses du tout, justement.

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