La littérature constitue une source inépuisable d'inspiration pour le cinéma, qui s'empare volontiers des meilleures histoires pour les mettre en scène et en images. Mais l'inverse est vrai aussi ! Nombre de romans retracent le destin hors du commun de comédiennes et de comédiens, racontent l'aventure rocambolesque de la naissance d'un film ou bien inscrivent simplement leur intrigue dans l'univers du septième art. En voici quelques-uns... qui à eux tous composent un intéressant portrait du cinéma.
L’année des volcans, François-Guillaume Lorrain, Flammarion
Ce formidable roman vous entraînera sur les traces du néoréalisme italien, pour vous raconter l’improbable rencontre de Roberto Rossellini et d’Ingrid Bergman, et le tournage pour le moins mouvementé de Stromboli auquel elle donna lieu. La réalité est parfois bien plus surprenante que la fiction…
Dans ce second roman consacré au cinéma, François-Guillaume Lorrain relate l’histoire de l’adaptation cinématographique de Autant en emporte le vent. Au-delà de cette trépidante aventure qu’il nous restitue avec un plaisir évident, c’est un ébouriffant tableau de l’industrie cinématographique de l’âge d’or hollywoodien qu’il nous est donné de voir. Et c’est aussi un formidable instantané de l’Amérique des années 30.
Platine, Régine Detambel, Actes Sud
Platine retrace l’histoire de Jean Harlow, star incandescente de l’âge d’or hollywoodien morte à l’âge de 26 ans. Au-delà de cette tragique destinée, c’est l’industrie du cinéma que radiographie Régine Detambel dans un récit des plus percutants.
Tu t’appelais Maria Schneider, Vanessa Schneider, Grasset
Maria Schneider n’aura tenu qu’un seul rôle ou presque. Celui de Jeanne dans Le dernier tango à Paris qui aura marqué tout à la fois le début et la fin de sa carrière d’actrice. Ecrit par sa cousine, ce livre réussit à se situer à la fois dans l’intime et dans le sociologique, et interroge le mouvement de libération sexuelle des années 70 de manière tout à fait pertinente.
Laura Antonelli n’existe plus, de Philippe Brunel, Grasset
Encore un destin d’actrice fracassé. On est cette fois en Italie, mais c’est toujours le même prix que doivent payer les femmes auxquelles on demande d’exposer leur corps tout en les vouant aux gémonies. Ce récit sous forme d’enquête restitue avec délicatesse l’histoire de Laura Antonelli tout en la replaçant dans le contexte social d’une Italie engoncée dans un carcan catholique et patriarcal.
Ce copieux roman a tout d’une superproduction américaine : un scénario haletant, des personnages véreux, des scènes à grand spectacle… et même un générique de stars, le tout au service d’une intrigue relatant la manière dont, au lendemain de la guerre, l’Etat américain se servit du cinéma à des fins de propagande. Un poil long peut-être, mais non dénué d’efficacité.
Billy Wilder et moi, Jonathan Coe, Gallimard
Saviez-vous que Jonathan Coe était un cinéphile averti ? Pas étonnant dès lors qu’il écrive sur le cinéma. A mi-chemin de la biographie et du roman d’apprentissage, il fait ici le portrait du célèbre réalisateur de Certains l’aiment chaud ou Sunset Boulevard. Si, comme moi, vous appréciez sans réserve la plume de cet écrivain anglais, vous vous délecterez de ce livre plein de charme et d’esprit.
Je ne suis pas très friande de ce genre d'histoire, finalement si j'aime le cinéma, je ne raffole pas de ce qui se passe autour. Peut-être qu'un jour, un livre me fera changer d'avis.
RépondreSupprimerCe qui est intéressant dans la plupart des livres que je présente ici, c'est qu'ils vont bien au-delà d'une histoire singulière. Ils permettent de poser un certain nombre de questions qui traversent la société, ils proposent une mise en perspective et c'est ce qui les rend à mes yeux passionnants.
SupprimerIl y aurait aussi Blonde de JC Oates.
RépondreSupprimerOh, il y en aurait certainement plein d'autres ! Mais Blonde fait effectivement partie de ceux qu'il m'intéresserait de lire.
SupprimerJ'ai lu Billy Wilder et moi, parce que c'était Jonathan Coe, et l'ai trouvé très réussi. Sinon, je ne suis pas trop attirée par les autres titres que tu présentes, sauf peut-être L'année des volcans...
RépondreSupprimerJ'adore L'année des volcans !
SupprimerJ'en ai lu quelques uns, ça me les remet en mémoire (Jonathan Coe peut écrire sur ce qu'il veut, même un voyage immobile depuis son cabinet de toilette je le lirai...). M. Maisons s'appelle Dominique et il a écrit un autre roman qui devrait bien plus te plaire : On se souvient du nom des assassins...
RépondreSupprimerPourquoi Pascal ? Mystère ! Merci pour ta vigilance qui m'a permis de corriger cette erreur. Et en ce qui concerne Coe, je suis exactement comme toi :-)
SupprimerUne amie m'a offert L'Année des volcans que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt ;)
RépondreSupprimerVotre billet m'apprend l'existence du livre écrit par son même auteur sur Autant en emporte le vent et me donne envie de le lire
Si j'étais cette amie, je ne saurais trop vous encourager à lire Scarlett, tout aussi ébouriffant, quoique ce roman a peut-être un tout petit peu trop recours à des effets de manche. Et je vous recommanderais chaudement celui sur Laura Antonelli, très intéressant et empreint d'une grande délicatesse. :-)
SupprimerConnaissez vous le lire de Simon Liberati consacré à Jayne Mansfield ?
RépondreSupprimerNon, j'avoue n'avoir jamais lu cet auteur et n'être que très médiocrement intéressée par cette actrice. Mais je la connais très mal, et il se pourrait bien que l'histoire de ce sex-symbol soit tout aussi instructive que celle de ses consoeurs...
Supprimer