Bénédicte Belpois
Gallimard, 2019
Une femme simple. D’aucuns la disent bête. Mais rayonnante de gentillesse et d’humanité. Et belle, avec ça ! Du genre qui aimante le regard des hommes au premier coup d'oeil. D’ailleurs Tomas la désire immédiatement. Une pulsion animale. Violente. Irrépressible.
Elle est étrangère, paumée. C’est un paysan rude, taiseux, attaché à sa terre plus qu’aux hommes. Il vient d'apprendre qu'il est malade. Atteint d’un cancer, sans espoir de rémission.
Ces deux-là vont unir leurs douleurs dans un amour inespéré et incandescent. Ne parlant pas la même langue, c’est exclusivement à travers l'expression de leurs corps - et de leurs regards - qu’ils vont apprendre à se connaître et à se comprendre.
Dit comme ça, on aurait envie de filer en courant : ça pourrait être nunuche... et ça ne l’est pas.
A quoi tient que l’on plonge dans ce récit sans pouvoir le lâcher ?
A son écriture, âpre, directe, sans fioriture. A ses personnages, rugueux mais généreux et justes, comme la terre sèche et brûlante de ce coin d’Espagne où Bénédicte Belpois a choisi de situer son roman. Elle ne s’attarde pas, Bénédicte. Elle dit l’essentiel des sentiments, ce qui se joue dans un geste, dans un regard. Et puis elle distille ça et là un peu d’humour. Oh, rien de pesant ni de déplacé ! Juste une remarque que l'on peut faire - que l'on peut se faire - et qui suffit parfois à faire basculer l’existence de la gravité dans le détachement : la légèreté que l’on peut choisir, histoire ne pas sombrer dans le désespoir.
Bénédicte Belpois signe un premier roman d’une remarquable intensité, créant des personnages entiers, sincères, sans arrière-pensée, sans duplicité, simplement humains. Et ça fait du bien.
Un roman présenté sur You Tube
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Oui, c'est vraiment l'écriture qui fait tout dans ce roman. C'est brut, charnel, très proche de la nature et du coup, d'une belle force. Je suis loin de l'enthousiasme inconditionnel de certaines de mes consoeurs des 68 mais je lui trouve de très belles qualités à ce roman.
RépondreSupprimerTout ça me laisse penser qu'il devrait bien venir s'ajouter à la sélection. Il le mériterait amplement, en tout cas. Rares sont les écritures aussi fortes dès le premier roman.
SupprimerCe n'est pas forcément ce que je choisirais, mais ton billet m'intrigue. Je vais y jeter un oeil.
RépondreSupprimerChouette ! :-))
Supprimerje me laisserai bien tenter pour découvrir cette plume!
RépondreSupprimerMais oui, quelle bonne idée !
SupprimerLe pitch ne me fait clairement pas envie ! Heureusement que tu sais trouver les mots justes pour souligner les qualités de ce premier roman.
RépondreSupprimerAh, c'est sûr que si je m'en étais tenue au pitch, je ne l'aurais pas lu non plus... et, franchement, ça aurait été dommage !
SupprimerBon, va falloir se le procurer celui-ci si je comprends bien...j'espère qu'il sera dans la sélection des 68. Tu repars pour cette session?
RépondreSupprimerMais oui, d'autant que nous avons droit à une superbe cette sélection !
SupprimerQuoi qu'il en soit, j'ai pris les devants, et j'espère que ce roman la rejoindra.
Ah oui, tu as raison, j'avais envie de fuir au début... mais maintenant, je suis curieuse!
RépondreSupprimer;-)
SupprimerEh oui, toute histoire peut être bonne ou mauvaise. Ou plutôt, elle n'est jamais bonne ou mauvaise en soi : tout dépend de son traitement.
J'ai craqué et me le suis offert il y a peu :-)
RépondreSupprimerMais tu as drôlement bien fait ! ;-) J'espère que cette écriture te séduira autant que moi.
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