Michel Moutot
Le Seuil, 2018
Lire un premier roman, c’est facile. On ne court que le risque de faire une très belle découverte. Un second roman, c’est une autre affaire. On attend en effet de connaître le même plaisir, les mêmes émotions, la même exaltation...
Si vous fréquentez ce blog depuis, disons... un petit moment, vous vous souvenez peut-être de l’enthousiasme qu’avait soulevé chez moi la lecture de Ciel d’acier, cette formidable fresque signée Michel Moutot, qui retraçait l’itinéraire d’une tribu d’Indiens bâtisseurs des gratte-ciel dont l’Amérique est si fière. Une lecture fantastique qui avait présidé à une belle rencontre avec l’auteur et à un entretien présenté sur ce site.
Evidemment, je me faisais une joie de découvrir son nouveau roman, dont il m’avait dit quelques mots lors de notre entrevue. Je savais qu’il y serait question de baleines et de chercheurs d’or... pas vraiment des thèmes vers lesquels je me tourne naturellement... Mais qu’importe, je comptais bien sur le talent de l’auteur pour m’entraîner dans une histoire que je n’aurais pas envie de lâcher.
Si j’avais pu avoir la moindre crainte, elle fut balayée sitôt les premières pages lues. Il faut dire que la scène inaugurale, qui vous emmène au large du Brésil dans les années 1830, est à couper le souffle. Si vous n’avez qu’une vague idée de ce que peut représenter une campagne de chasse à la baleine, vous êtes désormais au cœur de l’action ! Une dizaine de pages suffisent à vous immerger dans un maelström de cris, de fureur, d'odeurs et à vous faire vivre la montée d’adrénaline que ressentent les membres de l’équipage...
C’est par cette scène que l'on fait la connaissance du héros, Mercator Fleming, 12 ans tout juste, qui s’initie alors au métier de son père, auquel il devra un jour succéder.
Car, dans la famille Fleming, on est chasseur de baleines de père en fils, comme la plupart des habitants de l’île de Nantucket, située à quelques kilomètres de la côte est de l’Amérique. Mais, là comme ailleurs, la compétition est rude. Et lorsque l’heure sonne pour les trois fils Fleming de reprendre le bateau de leur père disparu, ils se trouvent vite en difficulté.
Qu’à cela ne tienne. On est en Amérique, terre de tous les possibles où la fortune n’attend que les audacieux ! Alors que le président des Etats-Unis, James Polk, prononce devant le Congrès un discours annonçant la cession de plusieurs états à l'Union par le Mexique, le pays s’enflamme. La Californie ne regorge-t-elle pas de mines de métaux précieux ?
A bord du Freedom, le navire que leur a légué leur père, les frères Fleming sont bien décidés à passer le fameux cap Horn pour atteindre cette terre providentielle. Le roman prend alors un tout autre tour. La fièvre de l’or s’empare du pays... et du monde. Combien sont-ils, comme Mercator, à affluer de toutes les régions du globe vers le petit hameau de Yerba Buena, pour faire fortune ? La côte ouest du continent est encore sauvage et rien n’est prêt à accueillir ces aventuriers. Pourtant, en quelques mois, à l'aube des années 1850, des quelques cahutes de Yerba Buena naîtra ce qui est en passe de devenir la florissante San Francisco.
La fortune, plus d’un nouvel arrivant la trouvera. Mais pas forcément en s’éreintant dans l’eau glacée des rivières de Californie, qui ne délivrent finalement leurs précieuses pépites qu’au prix d’effroyables efforts. A cette loterie, il y aura certes des gagnants, mais peut-être pas ceux que l’on croit...
De même qu'il nous contait dans Ciel d’acier la manière dont New York fut édifiée par une tribu d’Indiens réputée insensible au vertige, Michel Moutot nous narre ici l’histoire d’une autre grande cité, dont l’essor contribua au développement économique de la côte ouest du pays.
Sur le motif de la ruée vers l’or, dont nous avons tous en tête des images héritées des livres de Jack London ou des films de Charlie Chaplin, Michel Moutot écrit une flamboyante épopée, fort bien documentée, que j'ai dévorée avec avidité.
Quant à savoir pourquoi cette histoire de chasseurs de baleines et de chercheurs d’or s’intitule Séquoias, il ne vous reste qu’à la lire !
Quant à savoir pourquoi cette histoire de chasseurs de baleines et de chercheurs d’or s’intitule Séquoias, il ne vous reste qu’à la lire !
Je vous invite à venir rencontrer l’auteur, le mardi 10 avril à partir de 19 heures à la librairie Le Divan, à Paris, où j’aurai le très grand plaisir de le recevoir pour présenter son livre.
Retrouvez aussi l'entretien que j'ai mené avec Michel Moutot en avril 2016
La chasse à la baleine, ce n'est pas trop mon truc .. et puis je n'ai toujours pas lu le premier, alors je commencerai plutôt par lui.
RépondreSupprimerQuoi qu'il en soit, avec son premier ou son second roman, c'est un auteur à découvrir. Plaisir de lecture garanti !
Supprimer:-)
Je préférerais le premier, car j'ai lu Moby dick, et là, question chasse à la baleine, j'en ai!
RépondreSupprimerEn fait, le plus gros du roman ne concerne pas la chasse à la baleine...
SupprimerMais commence par le premier si tu préfères... Après, tu auras sans doute envie de lire le second ;-)
quelle bonne nouvelle, moi aussi j'avais adoré Ciel d'acier! Le thème me tente, à moi!:)
RépondreSupprimerParfait, alors ! Vendu :-))
SupprimerTu te doutes que Paris est un peu loin pour cette rencontre, mais je crois savoir que Michel Moutot sera à Saint-Malo en mai... et moi aussi ! Une bonne occasion d'acquérir et de lire son premier roman.
RépondreSupprimerEffectivement ! J'espère que tu pourras alors aller l'écouter :-)
Supprimeron parle plus de la construction de SF ou de la chasse à la baleine ? pas fan de ce dernier thème ... j'ai par contre adoré SF (j'y suis allée 3 fois) et Alcatraz... mais bon je connais un peu trop bien l'histoire américaine. Je dois encore lire son premier (à emprunter)
RépondreSupprimerOn parle plus de ruée vers l'or. Après, c'est vraiment la naissance de San Francisco... qui ne possède même pas encore ce nom-là... Mais toi qui aimes les Etats-Unis, j'imagine que ça pourrait te plaire.
SupprimerC'est vraiment une façon très vivante, très romanesque de raconter cette histoire. Mais, attention, ça s'appuie sur des recherches solides! L'auteur est journaliste et avant d'écrire un roman, il épluche une bonne grosse documentation et n'hésite pas à se rendre sur place.
Noukette m'a offert Ciel d'acier et je ne l'ai toujours pas lu. Je vais donc commencer par celui-là ;)
RépondreSupprimerConseillé par Noukette et moi-même, et tu ne l'as pas encore lu ???!!
Supprimer:-))
Bon, voilà qui donne (encore !) très envie :) ! (et dommage que je sois loin de Paris, sinon j'aurais eu grand plaisir à aller assister à l'interview)
RépondreSupprimer:-))
SupprimerQue cela ne t'empêche pas de lire le roman ! Tu devrais te régaler.
Le thème me tente totalement ! Mais je vais être raisonnable et je vais déjà me pencher sur le premier titre qui attend sagement dans ma PAL ! En tout cas, lire ta chronique fait partie de ces moments où tu te demandes vraiment pourquoi certaines livres traînent si longtemps avant d'être lus... Sans doute parce qu'il y en a trop à lire raaaah.
RépondreSupprimerEh oui, je sais ce que sais... Mais là, tu l'auras compris, ce serait vraiment dommage de laisser ce livre au fond de ta PAL ;-)
SupprimerÉvidemment que je vais le lire...! D'ailleurs, je le commence ce soir. Et j'ai hâte !!!
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