dimanche 9 juin 2019

J’ai vendu mon âme en bitcoins


Jake Adelstein

Marchialy, 2019


Traduit de l’américain par Cyril Gay


Alors vous, je ne sais pas, mais moi les bitcoins, c’est un truc complètement obscur. Déjà que je suis totalement hermétique à tout ce qui touche de près ou de loin à l’univers des produits financiers, mais avec de l’argent virtuel, alors là... le mystère prend une dimension insondable. 
Ce n’est pas faute pourtant d’être appelée à m’y intéresser par le biais d’innombrables mails (je me demande d’ailleurs sur quel site j’ai bien pu aller traîner pour recevoir autant de messages de cette nature...), mails que, bien évidemment, je mets imperturbablement à la corbeille sans même y jeter un oeil...
Mais ces messages récurrents semblent pourtant avoir eu un effet inattendu, puisque lorsque je suis tombée sur ce livre à la couverture d’un graphisme d’une redoutable efficacité et au titre extraordinaire, celui-ci a immédiatement retenu mon attention. Et la prise en main a définitivement achevé de me convaincre : mention spéciale à l’éditeur pour sa maquette intérieure sortant de l’ordinaire avec beaucoup d’élégance et ses superbes gardes (oui, oui, dans un livre broché !)

Génial, un roman, tendance polar, qui levait le voile sur cette étrange et mystérieuse monnaie 2.0 ! Que demander de mieux ? (Non pas que je voulais me lancer dans un investissement financier, mais j’avais quand même envie d’avoir l’air moins cruche dans les dîners en ville.)
Sauf que... Je me suis très vite aperçue en commençant à lire l’ouvrage qu’il ne s’agissait en aucun cas de fiction, mais d’une enquête journalistique en bonne et due forme. J’étais bel et bien tombée dans le piège de l’éditeur qui s’était délibérément écarté de tous les codes du document pour se rapprocher de ceux de la fiction ! Cependant, il fallait bien reconnaître que cette enquête se lisait comme un roman. Et puis le personnage qui en était au coeur ainsi que les événements décrits étaient d’un tel romanesque que la réalité dépassait sans aucun doute la fiction... Accorderiez-vous crédit dans un roman à un héros brassant des millions de dollars depuis son canapé en se gavant de coca et de pizzas à côté de son chat, ne tenant aucun registre comptable, ne s’entourant d’aucune équipe de cybersécurité et enregistrant de manière manuscrite les données relatives aux transactions sur de simples feuilles volantes négligemment entassées dans les tiroirs de son bureau ? Sans parler de la présentation qui nous est faite du système judiciaire nippon !

Contre toute attente, j’ai donc avalé ce récit d’une traite, apprenant tout des conditions de l’émergence de ces fameux bitcoins, découvrant avec effroi l’intérêt qu’ils représentent pour les trafics en tout genre, me familiarisant avec des notions qui m’étaient jusqu’alors absolument étrangères. 
Une chose est sûre, c’est que je vais continuer à mettre à la corbeille les mails m’incitant à acheter des bitcoins. Mais maintenant au moins, je sais pourquoi !

12 commentaires:

  1. Ha mais, ça me dirait , tiens, alors que je suis comme toi au départ. Bon billet!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci ! J'aime bien ces découvertes totalement dues au hasard... et parfois à une confusion ;-)

      Supprimer
  2. Ça me paraît très obscur à moi aussi, et je n'ai pas envie d'en savoir plus, surtout pas ... mais ton billet m'a bien plu. Aifelle.

    RépondreSupprimer
  3. Il me semble avoir entendu l'auteur dans une émission de radio il y a quelque temps, ça avait l'air passionnant en effet...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, si tu te souviens dans quelle émission c'était, je suis preneuse. Je l'écouterais volontiers en podcast. Je suis sûre, en plus, qu'il passe très bien en radio !

      Supprimer
    2. Il y a de fortes chances pour que ce soit dans Boomerang d'Augustin Trappenard mais quand ? je ne me souviens plus du tout...

      Supprimer
    3. Pas grave, je vais retrouver. Merci ;-)

      Supprimer
  4. J'aime ton billet. Bitcoins est un mot inconnu de moi, j'ai juste compris que ... je n'y comprendrais rien.

    RépondreSupprimer
  5. je ne serais pas allée spontanément vers ce roman à cause du titre mais pourquoi pas?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Alors attention, comme je le dis dans mon billet, ça a la couleur d'un roman, ça a les reliefs d'un roman, ça se lit comme un roman... mais c'est le récit d'une enquête journalistique ;-)

      Supprimer