Alexandre Courban
Agullo, 2024
Paris, 10 février 1934. Des eaux de la Seine, à deux pas du pont National, est remonté le corps d’une jeune femme. Aucune disparition correspondant à sa description n’a été signalée et rien ne permet de l’identifier. Suicide. Affaire classée.
Affaire classée ? Vraiment ? Pas pour le commissaire Bornec auquel les doigts fort abîmés de la victime rappellent ceux de sa grand-mère, usés par son métier de blanchisseuse. Et puis l’autopsie a révélé que la jeune femme était enceinte. Non, décidément, pour Bornec il y a dans cette affaire quelque chose qui n’est pas clair…
Il mène donc son enquête, dans un climat on ne peut plus tendu. La Troisième République est à bout de souffle, les ligues d’extrême-droite entendent renverser le gouvernement et ont, le 6 février, marché sur l’Assemblée nationale. Si leur coup de force a échoué, il donne à gauche le signal d’une mobilisation sans précédent pour écarter le péril fasciste.
On a du mal à l’imaginer aujourd’hui, mais des usines étaient alors implantées dans la capitale, et notamment dans le treizième arrondissement. C’est là, entre le boulevard Vincent Auriol et la rue Jeanne d’Arc, que se trouvait la Raffinerie de la Jamaïque, où le sucre de betterave était traité et transformé. Et c’est là encore qu’un contremaître, bien peu apprécié des ouvrières, va trouver la mort, après avoir eu le bras arraché par une machine. Mais s'agissait-il bien d'un accident... ? Bornec est dépêché sur place.
D’une enquête à l’autre, les fils s’entrelacent et Bornec pourra compter sur Gabriel Furnel, journaliste à L’Humanité, pour l'aider à faire toute la lumière sur ces affaires.
On pourra estimer que le suspens de ce polar n’est pas insoutenable. Mais là n’est pas l’enjeu, même si l’on suit avec un certain intérêt les avancées des différents fils de l’intrigue. Il s’agit avant tout pour Alexandre Courban, auteur d’une thèse consacrée au journal L'Humanité dans la première moitié du XXe siècle et actuel conseiller municipal à la mairie du XIIIe arrondissement, de dépeindre un moment de notre histoire. Ainsi sous sa plume voit-on renaître le Paris populaire de l’entre-deux-guerres, ainsi que les tensions et les mouvements à l’oeuvre dans la société. En fin de volume, une brève chronologie, complétée d’une note biographique des principaux personnages historiques et d’une présentation des journaux de l’époque, apportent un précieux enrichissement documentaire. Les amateurs de ce type de roman mettant davantage l'accent sur l'aspect historique et social que sur la résolution d'une énigme apprécieront d’apprendre, comme l’indique la quatrième de couverture, qu’il s’agit là du premier volume « d’une grande saga historique et policière dans le Paris du Front populaire ». Un moment historique qui mérite plus que jamais toute notre attention.
Au-delà du suspens en effet inexistant, les très très nombreuses fautes de syntaxe/grammaire et les phrases incohérentes qui auraient mérité relecture ont eu raison de mon intérêt pour ce roman.
RépondreSupprimerCela ne m'a pas frappée. Et cela n'a pas gêné ma lecture, ce qui est pourtant parfois le cas...
SupprimerL'époque est intéressante, surtout en ce moment, mais le commentaire de Sandrine me refroidit.
RépondreSupprimerEcoute, il faudrait qu'elle me donne des exemples. L'auteur n'a certes pas fait d'effet de style particulier, mais de là à dire que c'est mal écrit, je dois dire que je suis perplexe.
SupprimerChic, il m'attend dans ma PAL. Un jour, sans aucun doute.
RépondreSupprimerJ'attends ton retour de lecture ;-)
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