mardi 13 octobre 2015

Comme dieu le veut


Niccolo Ammaniti

Le Livre de Poche, 2010 

(première édition Grasset, 2008)


Traduit de l’italien par Myriem Bouzaher


L'Italie, la crise et ses laissés-pour-compte.

Lorsqu’un livre vous a marqué d’une empreinte profonde, lorsqu’il vous a laissé un souvenir inoubliable et que vous continuez d’en recommander la lecture, même dix ou vingt ans après l’avoir lu, c’est avec une certaine excitation que vous vous emparez d’un nouveau roman de son auteur... Une excitation mêlée de crainte : va-t-on retrouver ce qui a fait la saveur de sa première lecture ?

C’est toujours cette inquiétude que j’éprouve lorsque j’ouvre un nouveau livre d’Ammaniti, tant j’avais adoré son magnifique roman Je n’ai pas peur, qui reste pour moi son meilleur livre.  

Comme dieu le veut ne m’a pas paru être son meilleur cru. Il faut dire qu’Ammaniti s’est attaqué à un sujet qui n’autorise pas beaucoup de lyrisme ni de grâce. Il nous dépeint en effet une Italie vouée à la bêtise et à la médiocrité, au voyeurisme, à « l’abrutissement consumériste », comme l’évoque la quatrième de couverture. Ses héros sont des paumés, chômeurs, incultes, qui voient l’Italie comme un pays décadent auquel il faudrait un  nouvel homme fort. Rino Zena dort avec une croix gammée au-dessus de son lit et enseigne à son fils Cristiano, treize ans, à ne compter que sur lui-même. Ses méthodes éducatives sont aussi stupéfiantes qu’expéditives...
Même si Ammaniti parvient à nous faire éprouver une certaine compassion pour ces personnages que la vie n’épargne pas, ceux-ci sont tellement bornés et peu sympathiques que j’ai eu grand peine à m’y attacher.  

Alors évidemment, il y a le talent de l’auteur. Il s’y entend incontestablement à nouer les fils d’une histoire, avec un sens du rocambolesque absolument inimitable (qui atteint son comble dans La fête du siècle, peinture bien plus réussie selon moi de l’Italie berlusconienne).
C’est sans doute ce qui m’a permis d’aller au bout de ma lecture, même si je n'étais pas complètement sous le charme. 

Vivement son prochain roman...
En attendant, je vous recommande Je n’ai pas peurqui est vraiment un très bon livre sur l’enfance et la perte de l’innocence. (Je sais, je l’ai déjà mentionné plus haut, mais j’adore ce livre et je vous invite vraiment à le lire !)



18 commentaires:

  1. je vais donc plutôt noter l'autre!

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  2. Je note "je n'ai pas peur" puisque tu insistes ;-) Je viens de jouer chez Eimelle pour gagner son dernier roman.

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    1. Bonne chance Aifelle ! Moi je n'ai pas joué, je l'ai déjà lu...
      Sinon, en effet, note "Je n'ai pas peur", même si c'est un roman d'apprentissage ;-)

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  3. Je me demande si je n'avais pas essayé de lire "Je n'ai pas peur" ou un autre de l'auteur... je devrais réessayer, je le sens !

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    1. J'ai du mal à croire que tu aies pu commencer "Je n'ai pas peur" sans le finir, ce devait être un autre livre ;-)
      Au pire - comme disent mes fils -, réessaye, en effet !

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  4. Si tu adores à ce point "Je n'ai pas peur", je veux bien me laisser tenter.

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  5. J'aime beaucoup "Je n'ai pas peur" et "La fête du siècle", mais je ne connais pas celui-ci.

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    1. On a les même goûts, alors ! Ravie de faire ta connaissance.

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  6. Coucou :)
    Je découvre cet auteur grâce au "mois italien" et je viens de commander "Je n'ai pas peur"...
    Merci pour ton avis éclairé :)

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    1. Merci Lilly. Reviens me donner à ton tour ton avis. Très belle lecture à toi !

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  7. J'avais lu Moi et toi de cet auteur, j'avais aimé mail tout n'était, à mon avis, pas totalement abouti.

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    1. Je partage ton point de vue, Valérie. C'est d'ailleurs un roman très bref ; il aurait gagné à être un peu étoffé.

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  8. Je ne connais pas du tout cet auteur, il faut que je teste si tu l'aimes !

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  9. j'aime énormément cet écrivain. Vivement son prochain roman publié à la rentrée !

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    1. Anna : une de mes premières lectures de rentrée, assurément ! J'espère que nous aurons l'occasion d'échanger à son sujet.

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