Olivia Ruiz
JC Lattès, 2020
Je m’étais d’abord méfiée : encore un roman de people, un coup éditorial pour vendre en s’appuyant sur la notoriété de l’auteure. J’étais bien décidée à passer mon chemin... Et puis je suis tombée sur un entretien radiophonique au cours duquel Olivia Ruiz lisait les premières lignes de son livre. Jolie entrée en matière, me suis-je dit. Quant à la jeune femme, elle ne semblait dénuée ni d’intelligence ni de finesse. Hop ! Un saut en librairie et le tour était joué !
La commode qui donne son titre au roman est celle que possédait la grand-mère de la narratrice et qu’elle a choisi de lui léguer. Au lendemain des funérailles, terrassée par le chagrin, cette dernière en ouvre un à un les tiroirs qui vont lui révéler les secrets et les non-dits de celle qu’elle chérissait comme une mère. Elle va alors découvrir combien sa vie n’a pas été exempte de drames. Le premier, l’Abuela l’avait connu dès l’enfance : Rita était espagnole, et lorsque les franquistes remportèrent définitivement la victoire, ses parents, républicains convaincus, choisirent de l’expédier en France avec ses deux soeurs, avant de se donner la mort...
A travers l’existence de cette Abuela, ce sont les conditions dans lesquelles furent reçus les réfugiés espagnols que l’auteure dévoile. Comme hélas toutes les vagues de ceux que l’on nomme désormais les «migrants», celle-ci ne fut pas précisément accueillie avec la compassion et la bienveillance que l’on aurait pu espérer.
Mais ce roman, c’est aussi un récit sur la transmission, sur les fondations sur lesquelles se construit une famille, sur la façon dont les secrets sont gardés ou au contraire révélés, et sur les conséquences de tels choix...
Ce roman enfin, et peut-être avant tout, c’est une histoire de femmes. De l’Abuela et de ses soeurs aux filles que celles-ci engendrent, et aux filles de leurs filles, elles sont omniprésentes. Et Olivia Ruiz a l’art de nous les rendre attachantes, ces sacrées nanas aux caractères bien trempés ! Il faut dire qu’elle met autant de verve que de chaleur et de tendresse à nous les dépeindre, réussissant à nous faire sourire pour aussitôt, au détour d’une phrase, nous serrer le coeur.
En lisant ce très joli roman, peut-être entendrez-vous comme moi l'écho lointain de la voix chaude et malicieuse de la femme chocolat, qui réussit ici une pétillante entrée en littérature.
Ah génial, j'attendais des chroniques sur ce livre pour voir ce qu'il valait :-)
RépondreSupprimerEt voilà ! Servie sur un plateau ;-)
SupprimerCe fut pour moi une heureuse surprise. J'espère qu'il en sera de même pour toi !
Si le roman a des accents de femme chocolat, je suis tentée.
RépondreSupprimerAlors moi, j'avoue que je ne connais que cette chanson d'elle. Mais je trouve que ce livre, son esprit et son ton, correspondent bien au personnage de la chanson ;-)
Supprimerj'ai beaucoup hésité car je redoutais l’effet people
RépondreSupprimerl'interview de Claire Chazal m'a poussée à le demander au dernier moment sur NetGalley mais refus car mon profil ne correspond pas...
Ça veut dire quoi, ça ??? J'avoue que je connais très mal Net Galley...
SupprimerJe me demandais ce qu'il valait justement... ça a l'air d'une lecture idéale pour l'été (ce qui ne veut pas dire lecture légère) !
RépondreSupprimerAh oui, tout à fait de saison, je trouve. Tu peux parfaitement le glisser dans ta valise :-)
SupprimerJ'ai beaucoup aimé pour ma part et je trouve dommage que ce livre soit décrié car écrit par une ancienne star de la télé réalité ..il vaut et elle valent mieux que ça !http://cousineslectures.canalblog.com/archives/2020/06/16/38373939.html
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