Héloïse d’Ormesson, 2023
Isor est une petite fille qui ne parle pas. Une petite fille qui ne tient pas en place, mais pourtant capable de se laisser captiver par d’improbables programmes télé pour peu qu’ils soient dans une langue qu’elle ne connaît pas. Une petite fille qui reste étrangère à ses propres parents.
Ceux-ci consulteront médecins, psychologues et spécialistes, chacun y allant de son diagnostic plus ou moins fantaisiste, avant de leur tourner le dos. Fini les sentences prononcée sur un ton docte et les traitements à n’en plus finir. Désormais, ce sera eux et elle.
Jusqu’à ce qu’une autre personne vienne s’immiscer dans leur trio. Lorsque Isor débarque un jour chez le voisin, un vieux monsieur qui pensait ne plus rien avoir à attendre de la vie, c’est pour ne plus le quitter. Au grand dam de ses parents qui se sentent relégués au rang d'accessoires, Isor passe tous ses après-midi en sa compagnie. Le sentiment de complicité et d’osmose est immédiat. L’amour qu’ils se vouent mutuellement donne à leurs vies respectives une intensité jusqu'alors inconnue.
La très jeune auteure de ce roman impressionne par sa maturité et le regard aigu qu’elle pose sur deux êtres situés aux bornes opposées de l’existence. La brièveté du récit lui confère une intensité remarquable, le rythme imprimé par l'alternance rapide des narrateurs est étourdissant, et l’écriture ose emprunter des chemins peu académiques. La hardiesse de cette jeune auteure est indéniable et l'on peut à juste titre lui en être reconnaissant. Pourtant, en ce qui me concerne, je suis restée en lisière de ce texte. Comme si l'ambition et la virtuosité avaient pris le pas sur l'émotion. Affaire de sensibilité personnelle, sans doute, car vous avez dû, tout comme moi, découvrir nombre d'avis de lecteurs pleinement conquis... A vous d'apprécier !
Le personnage du vieil homme ne m'a pas touché, mais les parents m'ont ému.
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne, c'est plutôt une question d'écriture qui m'a tenue à distance.
SupprimerA tenter en bibliothèque pour se faire une idée.
RépondreSupprimerMais oui, c'est encore le mieux ;-)
SupprimerJ'ai eu tout à fait le même ressenti que toi mais j'étais assez isolée dans le jury du Prix de la Vocation, les autres étaient totalement conquis. Cela dit, elle fait une parfaite lauréate pour ce prix :-)
RépondreSupprimerC'est clair ;-)
Supprimerça a l'air d'être un beau roman... il arrive de rester à côté malgré la qualité.
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