dimanche 4 juillet 2021

La dame au cabriolet

Guiou et Morales
Serge Safran éditeur, 2021



Un homme s’inquiète pour son frère disparu depuis plusieurs semaines. Une femme soupçonne son mari de la tromper. Deux motifs ultra classiques pour deux enquêtes menées de front et qui ne sont peut-être pas si étrangères l’une à l’autre…


Si vous aimez l’ambiance des romans noirs des années 50, avec un détective sur le retour gentiment roublard, ne dédaignant ni une bonne bouteille ni les charmes du sexe opposé, et appréciant les soirées passées avec quelque complice de la presse écrite ayant toujours de bons tuyaux à partager, voici un polar aux petits oignons. Enfin, si vous acceptez l’idée que les poncifs du genre soient inversés ! Car le détective arpentant les rues de la capitale est une quadra - prénommée Yvonne -, tout comme l’est sa complice journaliste, et toutes deux profitent des plaisirs terrestres sans aucun complexe ! Mais pour moi, c’est précisément ce qui donne tout son charme au roman, qui rend ainsi hommage à l'âge d'or du polar sans en être une pâle copie du genre.


Si l’intrigue se passe bien de nos jours - les portables ne sont jamais loin - il règne dans ce roman une atmosphère délicieusement désuète et habilement transposée que les auteurs ont su établir en remettant à l’honneur des expressions d'une autre époque, avec des dialogues savoureux que l’on croirait tout droit sortis de la bouche de personnages (masculins) d’un film d’Audiard (père). Les auteurs s’amusent à distiller toute une imagerie, à évoquer toute une galerie de personnages et d’acteurs des années 50 à 70 que l’on croyait avoir oubliés et qui donnent à leur texte des accents de délicieuse nostalgie.


C’est léger, amusant et sans prétention, ça se lit comme on se ferait une bonne séance de ciné. Bref une agréable façon d’entrer dans les vacances… ou de les attendre sans prise de tête !


2 commentaires:

  1. Pas de vacances donc pas de légèreté... ;-) Trêve de plaisanterie, il me faut du costaud en ce moment, du fond ou alors du sensitif... ça doit être pour ça que les polars ne passent pas très bien. Je vais attendre le prochain Elizabeth George pour m'y remettre.

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