Anthony van den Bossche
Le Seuil, Fiction & Compagnie, 2021
Derrière ce titre énigmatique se cache un roman insolite donnant à voir un Paris tout à fait inhabituel. Non pas celui des élégantes avenues bordées d’immeubles en pierre de taille ni celui des bâtiments plus modestes des quartiers populaires, non pas un Paris minéral en somme, mais une ville animée d’un souffle vital que lui confère ses parcs et surtout les points d’eau qui l’irriguent. Par la grâce de son fleuve, de ses lacs, de ses bassins, Paris ondoie et devient sous la plume de l’auteur un espace sublimé.
Qu’est-ce qui préside à cette métamorphose ? La présence de carpes dites koï, une espèce exceptionnelle tout droit venue du Japon, qui se distingue par ses splendides couleurs et par le subtil graphisme de ses écailles.
Un homme s’est attaché naguère à ces poissons très recherchés dans leur pays d’origine et en a, tout au long des années, plongé un certain nombre dans les différents points d’eau de la capitale. A présent qu’il est mort, son fils et sa fille reçoivent ce précieux mais embarrassant héritage. Faut-il les vendre ou les conserver en mémoire de leur père ? Si les deux enfants ne s’accordent pas forcément sur ce point, il va néanmoins leur falloir les récupérer, ce qui donnera lieu à une petite odyssée en compagnie d’un vieil ami de leur père et du jardinier aux bons soins duquel leur propriétaire les avais confiés.
Je ne dirais pas que j’ai été absolument conquise par ce roman qui peut par certains aspects déconcerter. Mais il recèle néanmoins une atmosphère singulière et une forme de poésie qui m’ont permis de voir la ville que j’aime et dans laquelle je vis sous un jour inédit et séduisant.
Premiers romans :
- Avant elle, Johanna Krawczik (Héloïse d’Ormesson)
- Avant le jour, Madeline Roth (La Fosse aux ours)
- Bénie soit Sixtine, Maylis Adhémar (Julliard)
- Ce qu’il faut de nuit, Laurent Petitmangin (La Manufacture de livres)
- Danse avec la foudre, Jeremy Bracone (L’Iconoclaste)
- Grand Platinum, Anthony Van den Bossche (Le Seuil)
- Il est juste que les forts soient frappés, Thibault Bérard (L’Observatoire)
- Indice des feux, Antoine Desjardins (La Peuplade)
- L’enfant céleste, Maud Simonnot (L’Observatoire)
- Le doorman, Madeleine Assas (Actes Sud)
- Le Mal-Epris, Bénédicte Soymier (Calmann-Levy)
- Les après-midis d’hiver, Anna Zerbib (Gallimard)
- Les cœurs inquiets, Lucie Paye (Gallimard)
- Les grandes occasions, Alexandra Matine (Les Avrils)
- Les Monstres, Charles Roux (Rivages)
- Les orageuses, Marcia Brunier (Cambourakis)
- Nos corps étrangers, Carine Joaquim (La Manufacture de livres)
- Sept gingembres, Christophe Perruchas (Le Rouergue)
Deuxièmes romans :
- Le sanctuaire, Laurine Roux (Le Sonneur)
- Les nuits d’été, Thomas Flahaut (L’Olivier)
- Over the Rainbow, Constance Joly (Flammarion)
- Tant qu’il reste des îles, Martin Dumont (Les Avrils)
Eh bien je crois que tu cernes très exactement les raisons pour lesquelles il figure dans la sélection... Je ne l'ai pas chroniqué mais suis très en phase avec ce que tu en dis.
RépondreSupprimerAh mais dis donc, je vais pouvoir postuler alors !
Supprimer:-D
Ça ne me dit pas grand chose ..
RépondreSupprimerC'est un roman qui propose un angle de lecture assez particulier. Il faut avoir envie, en effet. Sinon, je pense qu'on peut assez facilement passer à côté (ce que me confirment un ou deux commentaires que j'ai lus ici ou là).
SupprimerCela semble très particulier, tout de même...
RépondreSupprimerC'est un texte original, en effet.
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