lundi 2 mars 2020

Le bûcher

Perumal Murugan

Stéphane Marsan, 2020


Traduit de l’anglais par Emmanuelle Ghez


C'est désormais officiel, le Salon du Livre de Paris est annulé. Parce que l’Inde devait en être l'invitée d’honneur, les éditeurs multiplient les traductions d’ouvrages parus dans ce pays. Ce qui n’est pas pour me déplaire, ayant de longue date un attrait pour la littérature, mais aussi la musique et la danse du sous-continent.

Mais face à cet afflux subit et à tous ces noms totalement inconnus, pas évident de s’y retrouver... C’est un peu le hasard qui a guidé mon choix vers ce roman traitant de la question des castes. Un sujet crucial, mais auquel on ne saurait évidemment résumer toute la complexité de ce pays. 
A lire la quatrième de couverture, ce qui me semblait intéressant ici, c’est, disons, l’approche générationnelle de la question. Deux jeunes gens qui se sont rencontrés en ville décident de se marier bien qu’appartenant à des castes différentes. S’ils ont bien conscience de la difficulté auxquelles ils vont être confrontés pour se faire accepter dans le village de Kumaresan, celui-ci reste cependant optimiste et ne doute pas que la profonde affection que sa mère, mais aussi tous les autres membres de sa famille lui portent aura raison des principes régissant leur vie.

La manière qu’a Kumaresan d’envisager cette question témoigne d’une certaine évolution des moeurs, et sans doute dans les villes les choses bougent-elles (un peu). Mais le poids des traditions reste encore solidement ancré, ce que montre fort bien ce roman, qui évoque aussi le statut des femmes, autre question particulièrement sensible en Inde. Place de la mère, place de l’épouse, qui ne se définissent que par les hommes, qu’ils soient présents ou absents, père, fils ou mari. 

Ce roman très classique dans sa facture brosse le tableau d’un pays encore extrêmement imprégné de ses coutumes. Le personnage de l’épouse, Saroja, dont on perçoit parfaitement les profondes angoisses et les limites qui s’imposent à elles, se révèle particulièrement bien campé. 
Pour qui est familier de ce pays, le roman n’apprendra sans doute pas grand chose. Mais il reste néanmoins une lecture intéressante et assez captivante, vers laquelle on peut se tourner sans craindre d'être déçu.


8 commentaires:

  1. C'est sûr maintenant que le salon du livre n'aura pas lieu .. J'ai déjà noté ce roman par ailleurs, je pense le trouver à la bibliothèque.

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    1. Oui, je sais, j'avais écrit et programmé mon texte hier. Je m'en vais de ce pas le modifier...

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  2. Très longtemps que je n'ai pas lu de littérature indienne moi non plus. Mais je viens d'acheter un roman qui devrait me plaire. Affaire à suivre...

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    1. Intriguée je suis... Il faut dire que je suis de nature extrêmement curieuse !

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  3. Jamais lu de littérature indienne. Il serait peut-être intéressant que j'ouvre mon esprit à ce pays entre autres...

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    1. C'est vrai ? C'est un continent (ou presque) extrêmement riche. Il y a des textes très intéressants. C'est le moment de les découvrir, avec toutes ces publications !

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  4. Tu as passé un bon moment, même si tu n'as pas appris grand chose.

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    1. Mais oui, c'est une lecture que je ne regrette absolument pas !

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