Eric Chevillard
Notabilia, 2017
Le 25 décembre est vraiment une journée particulière. Entre le brouillard qui enveloppe mon cerveau et celui que je perçois derrière mes fenêtres, je n’ai généralement qu’une seule envie: m’installer sur mon canapé, bien emmitouflée dans mon plaid, et laisser paisiblement s’égrener les heures. Encore pour cela me faut-il le compagnon idéal... Vous voyez ce que je veux dire, n’est-ce pas ?
Eh bien cette année, ça tombe bien, je l’avais reçu la veille, ce compagnon idéal. Suivant les conseils avisés de deux blogueuses qui me sont chères, Nicole et Catherine-Papillon, j’avais incidemment mentionné que je serais très curieuse de découvrir le dernier livre d’Eric Chevillard au titre plus que suggestif, Défense de Prosper Brouillon...
Or, ce texte, fort joliment illustré, s’est révélé une vraie friandise, de celles qui appellent votre main à plonger sans cesse dans le paquet, jusqu’à ce que celui-ci, à votre grande stupeur, finisse par être vide!
Chevillard, on le connaît au moins pour le feuilleton qu’il tint plusieurs années durant dans Le Monde des livres. Alors, des romans, c’est sûr, il en a lu ! De toute nature. Des bons et des moins bons, forcément. Mais ce qui l’irrite par-dessus tout, c’est la posture du petit monde germano-pratin - dont, soit dit en passant, les frontières excèdent largement le périmètre du sixième arrondissement parisien - toujours enclin à fustiger les auteurs à succès. Chevillard entreprend donc de réhabiliter ceux qui ont l’heur de vendre leurs livres par dizaines, voire centaines de milliers d’exemplaires sitôt qu’ils paraissent...
Evoquant le dernier succès du bien nommé Prosper Brouillon, les Gondoliers, il nous en présente les héros et l’art avec lequel l’auteur chéri du public les met en situation. Un art très personnel ! Dès l’entrée en matière, on commence à sourire. Et plus Chevillard développe son argumentaire, plus on a envie de rire. Un rire qu’on ne peut réprimer à la lecture de certaines citations.
Vous l’aurez compris, ce petit pamphlet reprend à son compte les propos qu’il prétend condamner, et c’est un véritable régal de le déguster lorsqu’on s’intéresse à la littérature contemporaine. Il prend surtout toute sa saveur lorsqu’on apprend que les dites-citations sont extraites de romans plus ou moins récemment publiés et ayant reçu un accueil chaleureux de la part du public, voire des jurys littéraires.
Tiens, je vous en offre une, c’est mon cadeau de Noël !
Ils s’engageaient confiants dans l’étroit couloir du bonheur, en croyant aux rhododendrons de leur passion.
De la pure poésie, non ?
A propos, vous faites quoi le 1er janvier ?