jeudi 14 mai 2015

Manuel El Negro

David Fauquemberg

10-18, 2015


Un texte vibrant d'émotion qui bat au rythme du flamenco.

Vous aimez le flamenco ? Vous adorerez ce livre !
Et même si vous n’êtes pas familier du genre, vous serez sensible à l’intensité de ce texte et à l’émotion qui s’en dégage.
Car c’est une véritable ode à cette forme musicale qu’à écrite David Fauquemberg, avec ce texte flamboyant de poésie.
Le flamenco, c’est avant tout une culture, un art de vivre et, surtout, l’expression d’émotions brut, spontanées et dénuées d’artifices.
Par ses mots, l’auteur nous dévoile l’essence de cette forme si singulière de création et parvient à restituer l’envoûtante atmosphère qui naissent de ces chants.

A travers le parcours imaginaire de deux flamencos, Manuel et Melchior, l’un cantaor et l’autre tocaor - guitariste -, unis par les liens puissants et inconditionnels de l’amitié, on saisit l’âme de ce chant profond. On les suit de leur rencontre sur les bancs de l’école au crépuscule de leur vie. A mesure que grandit leur succès, on les accompagne des villages les plus reculés d’Andalousie à Madrid, puis de l’Espagne à New York et dans les plus grandes capitales mondiales.
Car ces deux-là ont le feu sacré. Ensemble, dans une symbiose parfaite, ils portent leur art à des sommets inégalés. Le public, insatiable, les acclame. Manuel et Melchior jouent des nuits entières, se donnant entièrement, sans réserve. Et comme ils ont la chance d’être arrivés à une époque où, après Franco, le flamenco put sortir du cercle étroit des barios de Séville, de Cordoue ou de Jerez pour se faire connaître dans le monde entier, ils ne s’accordent aucun répit.

Dans le sillage d’Antonio Gades et de Paco de Lucia, nombreux furent ceux qui profitèrent de cet engouement. Les plus grands artistes côtoyaient les pâles interprètes qui se jetaient dans ce qui était devenu une carrière. Les tournées, les enregistrements de disques, les cachets confortables faillirent bien avoir la peau de cet art ancré dans une terre et chantant les aspects les plus simples de l’existence - l’amour, la mort, la douleur, la joie de vivre, l’amitié, le bonheur d’être ensemble, la beauté.
Mais que peut-il bien advenir de l’émotion originelle et de la sincérité lorsqu’on doit chanter et jouer sur commande, tous les soirs, inlassablement ?

Le grand Manuel faillit bien s’y perdre, qui se mit à chercher dans l’alcool, dans la drogue, dans les plaisirs éphémères les émotions dont l’éloignement de sa terre, de des amis et de sa famille l’avait coupé. Le public, celui des aficionados, ne s’y trompa pas et tourna le dos à celui qui s’était égaré. Ce n’est qu’au prix d’un retour à ses racines que Manuel pourrait, peut-être, retrouver sa voix, son identité et son incomparable talent...



Découvrez le très beau billet de Julien Delmaire, chroniqueur pour France Ô

Ecoutez l'auteur parler de son livre dans un entretien accordé à la librairie Mollat

Et surtout, écoutez et regardez du flamenco :
Un extrait du somptueux Vengo de Tony Gatlif
Un pur instant de flamenco filmé par TVE




2 commentaires:

  1. J'aime bien le flamenco, mais peut-être pas au point de lire un roman sur le sujet.

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    1. Au-delà même du sujet, le texte est vraiment beau. Dans le cas contraire, je ne l'aurais sans doute pas terminé.
      Mais il y a bien d'autres beaux romans, que tu auras peut-être plus envie de lire.

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