vendredi 4 décembre 2020

Avant les diamants


Dominique Maisons

La Martinière, 2020



Les diamants, qu’ils soient éternels ou sur canapé, évoquent immanquablement Hollywood et son étincelante mythologie, si parfaitement incarnée par Marilyn chantant son attrait pour les précieux joyaux dans Les hommes préfèrent les blondes. Mais toute légende possède sa part d’ombre, et c’est bien celle-ci que Dominique Maisons se propose de nous révéler dans son rocambolesque roman.


Car le cinéma, c’est une industrie. Une monstrueuse machine à fric et, à l’occasion, un formidable outil de propagande. Et s’il attire les starlettes et jeunes premiers de tout poil, il suscite également l’intérêt de tout un monde beaucoup plus inattendu… et pas forcément très recommandable.


Dans les années 50, le rêve américain a le vent en poupe et, à la tête de l’Etat, on ne songe qu’à une chose : le diffuser le plus largement possible. Si l’armée combat sur le terrain les idéologies communistes à grand coups de napalm, il semble utile de faire passer aussi les messages d’une manière plus pacifique… et plus subliminale. Quoi de mieux que le cinéma pour atteindre cet objectif ? Il suffit pour cela de repérer les petits projets sur lesquels les grandes majors n’ont pas encore mis le grappin et de les financer. Et pour ce faire, de s’associer discrètement à l’un de ces mafieux qui ne sont pas contre quelques investissements un peu plus glamour que ne le sont leurs business traditionnels. 


A partir de ces ingrédients plus ou moins connus et sans aucun doute parfaitement documentés par l’auteur, celui-ci imagine un scénario digne des plus grosses superproductions américaines. Au générique, un couple d’enquêteurs dans lequel on verrait bien Bogart et Bacall, de pulpeuses jeunes femmes prêtes à tout pour décrocher leur premier rôle, un producteur dénué de tout scrupule, de vieux acteurs sur le retour et, au milieu de tout ce beau monde, l’apparition de Hedy Lamarr, Errol Flynn ou Clark Gable, excusez du peu ! Et bien sûr, des coups bas, des retournements de situation, des destins contrariés, des individus retors, des drames effroyables, des histoires d’amour, sans oublier un final explosif !


Le tout n’est pas plus désagréable qu’une bonne séance de cinéma. Mais il en va des romans comme des films, à trop en faire, on finit par lasser son public. Et pour ma part, j’avoue être arrivée au terme de ma lecture en me tortillant sur mon siège. Avec une centaine de pages en moins, la qualité de l’intrigue n'aurait pas forcément souffert, mais l’efficacité y aurait selon moi gagné. Et le plaisir aussi.



Nicole l'a quant à elle savouré de bout en bout !

11 commentaires:

  1. Je te lis en diagonale, parce que je suis plongée dedans ! J'ai bien noté ton bémol, je te dirai ce que j'en pense...

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    1. Ce ne sont pas trop tes lectures habituelles, ça... Je suis curieuse de connaître ton avis...

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  2. Ma libraire me l'avait conseillé : le sujet était intéressant, mais j'ai eu peur du trop. Ce que tu sembles confirmer.

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    1. Ce n'est qu'un avis personnel. D'autres ont trouvé ça très bien comme ça.

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  3. Ah tu as trouvé qu'il en faisait trop ? Dans la dernière partie peut-être ? Moi j'avoue que ça ne m'a pas gênée, je suis partie du principe que le "trop" faisait partie de l'exercice de style et je me suis volontiers prêtée au jeu, un comme lorsque je vais voir un film de Tarentino...

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    1. Mouais... je pense que ça aurait pu un peu plus travailler l'ambiance, le noir plutôt que le grand-guignol... Et puis, je n'ai pas été complètement convaincue par les histoires d'amour, qu'il s'agisse des deux flics, du prêtre ou même des jeunes premières. On sent que l'auteur n'est pas 100% à l'aise avec ça. Cela dit, ça ne m'a pas gênée outre mesure. Au final, ce n'est pas une lecture désagréable. Juste un peu trop longue.

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    2. L'ambiance est très bien travaillée, ainsi que le noir à la manière des auteurs du genre, avec les mêmes codes et notamment une certaine outrance qui colle aussi à l'époque et au cadre hollywoodien.

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  4. Ce n'est pas le genre de sujet qui m'attire vraiment et vu ton bémol ...

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  5. Tu es loin d'avoir été convaincue en dirait, du coup ce sera sans moi.

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