mardi 24 novembre 2020

Léon Spilliaert

Eva Bester
Autrement, 2020




Léon Spilliaert n’a décidément pas de chance : pour une fois qu’un grand musée le mettait à l’honneur en dehors des frontières de sa Belgique natale, il n’aura pas fallu plus d’une quinzaine de jours pour que le covid le prive de la lumière dont il jouissait enfin ! C’est d’autant plus navrant qu’au-delà du caractère inédit de cet événement, les oeuvres rassemblées dans cette exposition présentent un caractère exceptionnel, puisqu’un grand nombre d’entre elles proviennent de collections particulières et sont donc généralement inaccessibles au public… 

Heureusement, en attendant que le musée d’Orsay rouvre ses portes, les éditions  Autrement ont eu l’excellente idée de consacrer un ouvrage à ce peintre injustement méconnu.

Et cet ouvrage se révèle absolument parfait pour une première approche. Il s’agit en effet d’une brève présentation de l’artiste proposée par la délicate Eva Bester, que vous connaissez peut-être si vous écoutez l’émission « Remède à la mélancolie » le dimanche sur France Inter, dont elle est la talentueuse animatrice. Il se trouve que Spilliaert est l’un de ses artistes de prédilection, qu’elle fréquente de longue date, ressentant ses paysages « comme des asiles » et voyant en lui « un alchimiste » capable de transformer « en sublime » « la boue et la sombreur ».


En quelques pages seulement, la jeune femme nous présente cet Ostendais qui au tournant des XIXe et XXe siècles produisit des oeuvres dominées par le spleen, le sentiment de solitude et une forme de vertige (c’est d’ailleurs le titre de l’une de ses encres les plus célèbres), des œuvres d’une somptueuse sobriété qui ne peuvent que captiver et happer celui qui les regarde.



Vertige
© Muzee Ostende


Ce précieux petit opus ne serait rien s’il ne prenait ses aises dans une mise en page soignée et aérée, laissant place à d’élégants à-plats de couleur, ayant fait le choix d’une typographie évocatrice et d'un papier offset de très bon aloi, et faisant enfin la part belle à une sélection de reproductions à l’impeccable rendu. Accompagnées de poèmes ou de citations de personnalités ayant influencé Spilliaert, celles-ci, malgré le format poche de l’ouvrage, ne perdent rien de leur charme singulier. 




Voilà, maintenant, vous savez ce qu'il vous reste à faire pour patienter jusqu'à la réouverture de ce fabuleux endroit qu'est le musée d'Orsay... A moins que vous ne soyez tout simplement à la recherche d'une jolie idée de cadeau (qui ne vous ruinera pas !) à commander à votre libraire préféré !






4 commentaires:

  1. Je fais partie de ceux qui avaient prévu d'aller voir cette expo et qui attendent donc avec impatience la réouverture d'Orsay. Je ne le connais pas du tout...

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    1. Je suis certaine que tu devrais succomber à son charme ! C'est un artiste que j'adore, et je ne comprends pas qu'il soit si peu connu ici. Il était vraiment temps qu'un grand musée comme Orsay lui accorde la place qu'il mérite. Satané covid...

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  2. J'ai un petit livre en attente dans ma PAL sur Léon Spillaert "Etre moi toujours plus fort" de Stéphane Lambert. Quant à l'expo, je me demande quand je pourrai retourner à Paris ..

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