Giorgio Fontana
Le Seuil, 2016
Traduit de l’italien par François Bouchard
Retour sur l'Italie des années 80, à travers le regard d'un homme au centre du système judiciaire.
Milan, 1981 : les Années de plomb. Giacomo Colnaghi, magistrat, fait face à la violence. Fils d’un ouvrier communiste abattu avant la fin de la guerre, catholique convaincu, il se sent désemparé devant la situation que connaît son pays. L’empathie qu’il éprouve avec les familles des victimes ne l’empêche pas de les exhorter à ne pas céder à la soif de vengeance. S’il recueille la parole des terroristes, c’est pour tenter de saisir ce qui se cache derrière les phrases stéréotypées de leurs discours et tâcher de comprendre ce qui les anime et les amène à perpétrer des actes criminels. Lui-même, de par son statut, est une cible potentielle, mais refuse de céder à la peur.
C’est la quatrième de couverture qui m’a incitée à lire ce roman, dont je n’avais pas entendu parler (toujours pas vu de billets ni de critiques, d’ailleurs...). Un regard porté sur l’Italie de l’après-guerre à celle des Brigades rouges ne pouvait que m’intéresser. A l’opposé de toute fresque historique, l’auteur a choisi de traiter ce sujet de manière intimiste, à travers les questionnements de Colnaghi. Il incarne en quelque sorte les deux pans inconciliables d’une l’Italie tiraillée entre une exigence de justice sociale, tentée par la voie du communisme, représentée par son père, et une foi catholique sans faille, celle dont sa mère est animée.
A travers les souvenirs personnels de son héros et les violents antagonismes familiaux qu’il évoque, Fontana brosse par petites touches un portrait assez fin de la société italienne du siècle passé.
Si j’ai lu ce roman sans passion excessive, il m’a néanmoins permis de me plonger dans une atmosphère, de me faire toucher du doigt l’histoire sociale d’un pays que j’aime profondément et que j’aspire à toujours mieux comprendre.
Contrairement à toi, je ne suis pas très attirée par cette histoire-là, peut-être parce que j'en ai trop entendu parler à l'époque.
RépondreSupprimerQuant à moi, j'était très jeune à l'époque. Cela résonne comme un écho lointain. La question de l'engagement politique me semble intéressante. Même si ce n'est pas vraiment le sujet de roman et même si, évidemment, cet engagement-là était révoltant. C'est une époque singulière, qui semble à la fois proche et lointaine de la nôtre.
SupprimerJ'aime beaucoup ce livre beaucoup plus profond qu'il n'y parait.
SupprimerAlain
http://cin-phile-m-----tait-cont-.blog4ever.com/un-juge-qui-a-la-foi-mort-d-un-homme-heureux
C'est vrai que c'est en rédigeant mon commentaire que j'ai vraiment pris conscience de cette profondeur.
SupprimerIL doit être difficile de passer après Elena Ferrante, non ? Mais ce roman pourrait m'intéresser, pourquoi pas ?
RépondreSupprimerRien à voir avec Elena Ferrante (que j'ai préférée) ! Mais cette lecture était déjà lointaine, je n'avais pas pensé à les comparer ;-)
SupprimerLe sujet m'attire moyen et ton enthousiasme est quand même très modéré ;)
RépondreSupprimerEffectivement, c'est indéniable. Un bon sujet (de mon point de vue), plutôt bien traité, mais je reconnais que je n'ai pas eu un très grand plaisir de lecture...
SupprimerIncontestablement, il y a des livres, des auteurs qui sont plus chroniqués que d'autres sur la blogo. C'est chouette qu'on puisse aussi entendre parler d'autres titres ;-)
RépondreSupprimerOui, c'est tout l'intérêt de la blogo, en fait !
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