lundi 2 novembre 2015

Archives du vent

Pierre Cendors

Le tripode, 2015



Un voyage onirique dans l'univers du cinéma.

Dans la série « les-titres-qui-vous-envoûtent », j’ai craqué pour Archives du vent. C’était avant même de le voir en librairie : un post sur Internet qui présentait une sélection de romans pour l’un des innombrables prix qui fleurissent à la rentrée. Et puis je suis tombée dessus. Une superbe couverture, avec le regard insolent de Louise Brooks qui accroche immédiatement le vôtre. Je l’ai pris en main. Un objet splendide : un papier épais ; des marges confortables ; une typo élégante (Perpetua, un caractère créé en 1929, nous est-il précisé en fin d’ouvrage). Bref, un sacré beau livre qui avait fait l’objet de soins attentifs de la part d’un éditeur amoureux de son métier. Cela méritait de s’y attarder.

La quatrième de couverture était assez laconique ; seul l’un des rabats reprenait une citation du livre, qui éclairait sur la démarche volontiers ésotérique de l’auteur et le caractère ténébreux du texte.

"Mon histoire n’est pas un roman. Il ne s’agit pas plus d’un testament que d’une confession. C’est une formule talismanique pour sortir du monde sans en sortir, un blanc chamanique de la parole, quelque chose comme une aire de hors jeu dans le grand jeu cosmique où se joue notre existence."

Pas vraiment mon univers, mais pourquoi pas. Il est intéressant parfois de sortir de sa zone de confort pour explorer des horizons nouveaux et, peut-être, faire de réjouissantes découvertes...

... J’ai eu le plaisir de lire une écriture élégante, travaillée, très soignée.
Quant au récit lui-même, l’auteur sait incontestablement installer une atmosphère, quelque chose de surnaturel et d’assez poétique.
Mais, pour être franche, même si j’ai lu ce roman sans déplaisir, on ne peut pas dire que j’aie été franchement conquise. L’idée de départ était pourtant originale : un réalisateur de génie crée des films à l’aide d’un procédé révolutionnaire. En numérisant des œuvres cinématographiques ou des documents filmés, il peut, en assemblant ensuite les images à son gré, recréer des films de toute pièce, en faisant jouer aux acteurs des rôles entièrement nouveaux. Les conditions de projection de ces films obéissent à des exigences particulières de leur auteur, les entourant d’une aura de mystère supplémentaire...
S’il est amusant d’imaginer Brando en éditeur en vogue ou Louise Brooks en jeune chanteuse juive - des rôles qu’ils n’ont jamais tenus -, je n’ai pas bien saisi l’intérêt de faire d’Hitler un poète méconnu de grand talent (qui tombe amoureux de la chanteuse en question). Je ne me suis cependant pas arrêtée à ce détail...
J’ai poursuivi cette histoire nimbée de mystère en espérant qu’elle me mènerait vers des rivages inattendus. On évolue peu à peu vers une histoire de doubles dont l’un ferait le récit cinématographique de la vie de l’autre. Les frontières entre fiction et réalité semblaient se brouiller : de quoi me titiller !
Mais le fil du récit m’a paru un peu confus dans son déroulé comme dans son propos, et je suis finalement restée sur le bord du chemin... Dommage, car ce texte ne manquait pourtant pas de qualités. 



6 commentaires:

  1. Je ne doute pas que ce soit un bel objet et une belle écriture, mais je ne suis pas franchement attirée ; d'autant plus, que l'on est loin du coup de cœur pour toi.

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    1. J'ai déjà eu pas mal de coups de coeur depuis la rentrée ; on ne peut pas en avoir à tous les coups...

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  2. Ton manque d'enthousiasme ne m'incite pas à me lancer.

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  3. Il faut dire que le projet de départ était particulièrement ambitieux, et oserai-je dire, un peu casse-figure...Dommage...

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    1. Bon, après ce n'est que mon avis... Sur Babelio il y a deux ou trois billets plus enthousiastes que le mien.

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