Olivier Rolin
Le Seuil, 1993
L'un des romans contemporains les plus étonnants et les plus poétiques qu'il m'ait été donné de lire. Une oeuvre exceptionnelle.
Lorsque je l'ai découvert, à sa sortie, il y a de cela une vingtaine d'années, j'ai hésité à l'acheter, lui ai longtemps tourné autour, l'ouvrant, lisant quelques pages, le reposant sur la table du libraire.
Mais cette question lancinante me taraudait : comment un écrivain peut-il être aussi mégalo pour prétendre faire entrer le monde dans un livre ? Moi qui jusqu'alors ne lisais que des classiques, j'ai fini par céder à la curiosité. J'ai acheté le livre. Et je dois dire que cette lecture fait partie de celles qui ont changé ma vie.
Mais cette question lancinante me taraudait : comment un écrivain peut-il être aussi mégalo pour prétendre faire entrer le monde dans un livre ? Moi qui jusqu'alors ne lisais que des classiques, j'ai fini par céder à la curiosité. J'ai acheté le livre. Et je dois dire que cette lecture fait partie de celles qui ont changé ma vie.
Oui, cet écrivain réussissait le pari fou de donner à voir le monde ! Cette lecture est aujourd'hui ancienne pour moi, aussi aurais-je du mal à en faire un résumé. D'ailleurs, ce roman est-il "résumable" ? Je ne le crois pas.
Tout son intérêt réside dans sa démarche et dans son écriture : l'auteur a collecté d'innombrables articles de journaux du monde entier, il a aussi beaucoup bourlingué lui-même et a vu beaucoup de choses.
C'est par le biais d'un narrateur orchestrant les multiples événements - dramatiques ou heureux, grandioses ou anecdotiques - par le regard même qu'il pose dessus et au moyen d'une structure narrative d'une incroyable maîtrise que l'auteur parvient au miracle.
Les langues et les graphies s'entrecroisent, les différents niveaux de langue également. La langue est la matière même et la raison d'être du livre. le monde n'existe que parce que l'on met des mots dessus : pour un Français, l'horreur de l'incendie d'un atelier de confection faisant des centaines de victimes à l'autre bout du monde a-t-il une existence si le récit ne lui en est pas fait ? Ce sont les mots qui, finalement, façonnent le monde. C'est ainsi qu'un auteur peut prétendre l'inventer. Et avec quelle maestria.
Je regarde cet article poussé par la curiosité car tu le mentionnes dans ta page d'accueil... Je n'ai jamais entendu parler de cet auteur! C'est le genre de bouquin qui a de grandes chances de me plaire. Je l'ajoute tout de suite à ma liste de lecture :)
RépondreSupprimerRavie de te faire découvrir ce livre et cet auteur !
SupprimerJ'espère qu'il t'intéressera. N'hésite pas à revenir me donner ton avis après ta lecture.