Michel Moutot
Le Seuil, 2022
Déjà le quatrième livre de Michel Moutot ! Depuis Ciel d’acier, publié en 2015, le grand reporter passé à l’écriture n’a de cesse de régaler ses lecteurs avec ses formidables romans d’aventures. Passionné par l’histoire de l’Amérique, il en poursuit ici l’exploration et nous livre un nouvel épisode de son édification. Après L’America, et surtout Séquoias qui nous contait la naissance de San Francisco dans les années 1850, l’auteur nous entraîne à nouveau en Californie, dans les années 1930, pour nous révéler l’incroyable histoire de la construction de la Route One longeant la côte Pacifique.
Aujourd’hui mythique, en surplomb de paysages à couper le souffle, il faut pourtant imaginer les obstacles qu’il fallut franchir pour qu’elle voie le jour. Percer des montagnes et bâtir des ponts dans des conditions extrêmement hasardeuses nécessita de longues années et une détermination sans faille.
Une détermination dont Wilbur Tremblay est justement doté. Orphelin adopté à l’âge de 8 ans, il deviendra un talentueux ingénieur qui mettra toute son énergie au service de ce projet. Mais il faudra compter aussi avec celle d’Hyrum Rock, ce descendant de mormons devenu richissime grâce à l’exploitation d’un filon aurifère jalousement tenu secret de génération en génération, qui n’entend pas voir ainsi son isolement et sa quiétude mis à mal. Aussi mettra-t-il tout en oeuvre pour faire dévier le tracé de la route…
Entre exploits techniques, rivalités, enjeux divergents, crise économique, alliances mafieuses et un cadre légal encore fluctuant, Michel Moutot dépeint l’épopée de cette Route One à travers une captivante trame narrative. Comme dans chacun de ses romans, il ne néglige aucun détail pour nous permettre de vivre les événements au fil de sa plume. Le bruit et la fureur des machines, l’afflux des familles désespérées jetées à la rue par la Grande Dépression, le recours aux bagnards pour effectuer les tâches les plus éreintantes et périlleuses, et bien sûr la peinture des grandioses paysages de Big Sur sont au menu de ce nouvel opus.
Les lecteurs assidus de l’auteur se régaleront à repérer les innombrables clins d’oeil à ses précédents récits, qui apparaissent désormais comme les pièces de la vaste fresque de l’histoire des Etats-Unis qu’il semble avoir entreprise. Ce qui laisse présager la publication de nombreux autres romans ? C’est le voeu que je formule ici !
Quand je voulais lire Ciel d'acier, le roman n'était jamais disponible, et depuis, hé bien, je pense à autre chose. Ceci étant, belle soirée à toi, l'auteur, et tout le monde présent!
RépondreSupprimerAh ça, ça ne m'étonne pas ! Michel Moutot a un lectorat sans cesse grandissant et toujours fidèle. Voilà en tout cas de quoi te remettre l'idée en tête ;-)
SupprimerBonne lecture et merci pour tes voeux :-)
Je n'ai pas encore lu cet auteur, mais Ciel d'acier est sur ma pile. Du coup, c'est mieux de les lire dans l'ordre de parution (pour saisir le sens de ces "clins d'oeil" que tu évoques) ?
RépondreSupprimerNon, les clins d'oeil c'est la cerise sur le gâteau ! Mais chacun se lit indépendamment des autres. Ceci dit, Ciel d'acier est une formidable entrée en matière :-)
SupprimerJe n'ai toujours pas lu l'auteur, malgré tes billets successifs. Il va falloir y remédier, mais quand ?
RépondreSupprimerTrès bientôt, à n'en pas douter ;-)
SupprimerIl va vraiment falloir que je lise cet auteur.
RépondreSupprimerAh oui, vraiment ;-)
Supprimeril va falloir aussi que je m'y mette!
RépondreSupprimerCe roman te tend les bras ! ;-)
SupprimerJ'avais lu Séquoias ! Une belle épopée déjà ;).
RépondreSupprimerSi ça t'avait plu, tu devrais apprécier aussi celui-là :-)
SupprimerVoilà, je viens de programmer mon billet donc je viens te lire. Je suis un peu plus réservée, non pas sur le fond toujours très intéressant mais sur la forme.
RépondreSupprimerAh, décidément, en ce moment on a bien du mal à se rencontrer ! J'irai bien entendu te lire.
Supprimer