Entretiens

samedi 11 mai 2019

L’odeur de chlore


Irma Pelatan

La Contre Allée, 2019



Me voilà bien embarrassée à l’heure de parler de ce court récit, qui m’apparaît plus comme une ébauche que comme un texte pleinement abouti. L’auteure elle-même semble bien en peine de caractériser «ce récit, enfin cette chronique, ce machin tant de fois suspendu» composé de très brefs chapitres.

Irma Pelatan ouvre des pistes pourtant très intéressantes : il s’agit tout autant d’une tentative de réflexion sur le corps, sur la manière dont on se l’approprie et dont il est perçu par les autres, que sur la place de celui-ci dans le corps et l’espace social, s’appuyant sur les théories formulées par Le Corbusier, ou encore sur le corps et la performance comme seul lieu d’intégration et de progrès social lorsqu’on est issu d’une classe modeste...

C’est à travers ses souvenirs d’enfance liés à la fréquentation assidue du club de natation de Firminy, qui peut s’enorgueillir d’avoir une piscine municipale conçue par Le Corbusier, que l’auteure pose toutes ces questions. Sa force est de les aborder sous une forme très personnelle, en partant de ses impressions, des sentiments qu’elle se souvient avoir éprouvés... Il y a quelque chose de très incarné qui nourrit judicieusement la réflexion et contribue à donner de l’âme à ce texte.

Mais il me semble que l’éditeur aurait pu - et dû - pousser l’auteure à développer certains axes, à aller plus loin dans cette recherche - ce que l’auteure, d’ailleurs, attendait peut-être, si l’on en croit sa difficulté à appréhender son propre texte...



A la ligne, Joseph Ponthus, La Table Ronde
Boys, Pierre Theobald, Jean-Claude Lattès
Comme elle l'imagine, Stéphanie Dupays, Mercure de France
Des hommes couleur de ciel, Anaïs Llobet, L'Observatoire
Ecorces vives, Alexandre Lenot, Actes Sud noir
Ivoire, Niels Labuzan, Jean-Claude LattèsL'Appel, Fanny Wallendorf, Finitude
Le matin est un tigre, Constance Joly, Flammarion
Les heures solaires, Caroline Caugant, Stock Arpège
Les petits garçons, Théodore Bourdeau, Stock Arpège
L'odeur de chlore, Irma Pelatan, La Contre-Allée
Saltimbanques, François Pieretti, Viviane Hamy
San Perdido, David Zukerman, Calman-Levy
Suiza, Bénédicte Belpois, Gallimard
Tête de tambour, Sol Elias, Rivages
Varsovie-Les Lilas, Marianne Maury-Kaufamann, Héloïse d'Ormesson
Vigile, Hyam Zaytoun, Le Tripode




6 commentaires:

  1. Dommage .. mais ce sont des choses qui arrivent. (Aifelle)

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    1. Oui, mais ça ne devrait pas si l'éditeur était vraiment là...

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  2. J'aime ta critique qui reconnait les qualités d'un texte en insistant sur le fait qu'il mérite plus de travail, ou au moins une réécriture dirigée...

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    1. Oui, c'est dommage... Ce n'est pas facile d'aborder un premier texte, et c'est vraiment le job d'un éditeur que d'accompagner l'auteur. Et là, j'ai vraiment le sentiment que c'est ce qui pêche, car l'auteure me semble avoir une belle matière... et un vrai potentiel.

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  3. Tu as certainement raison... Ce texte m'a laissée perplexe, à la fois intéressée, touchée par la qualité de l'écriture mais avec un sentiment de... je ne sais pas trop quoi de pas abouti.

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