Entretiens

mercredi 23 septembre 2020

L’enfant céleste

Maud Simonnot

L’Observatoire, 2020



Cette histoire est celle de deux écorchés, deux êtres blessés qui tentent de refaire surface. Ou plutôt Mary, elle-même dévastée par une rupture amoureuse, cherche à préserver son petit garçon de 10 ans, Célian, de la cruauté ordinaire à laquelle il se heurte. Car Célian ne rentre pas dans les cadres. A l’école, les journées s’étirent pour lui en d’interminables minutes d’ennui. Il ne suit pas les consignes et laisse constamment son attention s’évader… Mais il sait des poésies entières de Rimbaud et le nom des planètes. Et il connaît les secrets de la nature, qui est pour lui plus qu’un refuge.


Et puisque Mary et Célian partagent l’histoire étonnante de Tycho Brahé, ils vont partir plusieurs semaines pour l’île suédoise de Ven où le savant avait au XVIe siècle établi son observatoire astronomique. Une île austère où la nature règne en maître. Une île où quelques personnages un peu hors du temps et hors du monde les accueilleront avec bienveillance. A leur contact et en harmonie avec les éléments, mère et fils vont peu à peu reprendre les rênes de leur existence et retrouver peut-être une forme de paix.


De multiples raisons nous amènent vers un livre. Cet Enfant céleste, je l’avais choisi pour son auteure, une talentueuse éditrice sensible à des voix personnelles, à des styles puissants qui ne cherchent pas épargner leur lecteur. C’est à elle en effet que nous devons la publication des textes de Violaine Huisman ou de Bénédicte Belpois (l’auteure de Suiza) qui m’avaient tellement touchée. Je m’attendais alors de sa part - un peu bêtement, sans doute - à une écriture fulgurante et bouillonnante. Et c’est tout le contraire que nous offre Maud Simonnot : une écriture toute en délicatesse, une écriture comme un baume posé sur les fêlures et les plaies de ses personnages. Une autre manière d’exprimer la douleur et le refus de s’y soumettre. Une autre manière qui possède sa propre force et sa beauté.



Voir aussi le billet de Papillon, étonnament proche du mien (quoique, pas si étonnant que ça en fait, je suis très souvent d'accord avec elle !) 

10 commentaires:

  1. Déjà noté, je suis tentée par les premiers romans cette année (et je sais que j'aurai de grandes difficultés à les trouver en biblio aussi...) et ton avis conforte cet intérêt.

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  2. Le pitch m'avait fait penser à Continuer de Mauvigner qui ne m'avait pas vraiment convaincue, du coup je l'ai écarté de ma liste très en amont... Je jetterai un œil à l'écriture.

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    1. Ah non, mais rien à voir ! Comme tu le sais, tout est dans le traitement. Je n'avais pas du tout été convaincue non plus par Continuer, et si je vois à présent le lien qu'on peut faire, je n'ai à aucun moment pensé à ce roman tant on en est loin !
      Il y a une profonde sensibilité dans celui-ci et on se concentre vraiment sur les deux personnages - qui ne sont aucunement en conflit (l'enfant n'a que 10 ans). Il ne s'agit pas de restaurer une relation, mais d'un cheminement fait en commun. Enfin bref, ça n'a rien à voir !

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  3. Je suis contente que nous soyons d'accord ! C'est un bijou, ce roman. Et du coup tu me donnes envie de lire Violaine Huisman et Bénédicte Belpois ...

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    1. Ah ce n'est pas moi qui te retiendrai ! Mais leur style, comme je l'ai dit, est totalement différent !

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  4. Une auteure à découvrir donc ; je vais le suggérer à ma bibli, on ne sait jamais.

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  5. Il me tentait déjà beaucoup, ton avis enfonce le clou.

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  6. je crois que je l'ai déjà noté... Quoi qu'il en soit il va remonter de quelques marches dans ma PAL

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  7. C'est elle qui a découvert Bénédicte Belpois ?!! C'est une sacrée référence. Je ne sais pas si le lirai son roman mais si je le vois à la bibliothèque, je n'hésiterai pas à y jeter un oeil, voire les deux.

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