Entretiens

mercredi 21 février 2018

Le retour de Gustav Flötberg

Catherine Vigourt

Gallimard, 2018



Je suis peut-être un peu simple, mais ce genre de titre me met en joie, et lorsque je suis tombée dessus j’ai aussitôt eu envie de lire le roman qui se cachait derrière ! Je ne savais pas ce qu’il recelait, mais il est certain qu’il ne devait pas se prendre au sérieux et devait au contraire déborder de fantaisie. Et puis, il faut peut-être préciser que Flaubert est une de mes passions adolescentes, que Madame Bovary est l’un des rares livres que j’ai lus deux fois et que je buvais littéralement les paroles du prof de français qui nous le fit étudier en première...

L’intrigue tient en quelques mots : tandis qu’il est en expédition au Caire avec son ami Maxime Du Camp, Flaubert se réveille un matin de... 2014, au beau milieu d’une chambre d’un grand hôtel parisien, dans la peau d’un auteur de best-sellers scandinave. 
Passé les premiers instants d’incompréhension et de panique, Flötberg prend son parti de la situation et apprend à apprivoiser son nouvel environnement. C’est ainsi qu’il prend connaissance sur Internet des chef-d’œuvres qu’il a écrits. Il découvre également, à sa grande stupéfaction, que son ami Du Camp, qui prétendait au siège d’académicien, jouit d’une postérité bien inférieure à la sienne !
Quant à son entourage, il met ses maladresses et ses surprenantes questions sur le compte d’un accident cérébral. Quoi qu'il en soit, quelle excentricité ne serait pas permise à une star des lettres telle que lui ? 

Qu’il se nomme Flaubert ou Flötberg, qu’il vive au XIXe au XXIe siècle, l’écrivain reste fidèle à lui-même. Il s’interroge sur les comportements de ses contemporains et se fait l’observateur de leurs travers, donnant lieu à quelques scènes tout à fait cocasses.

Suffisamment bref pour éviter la lassitude, ce malicieux roman m’a au contraire offert un fort appréciable divertissement, rappelant au passage combien les classiques restent pertinents et précieux. Pour ma part, je n’en ai jamais douté! 


27 commentaires:

  1. Oh mais c'est exactement ce que j'ai envie de lire, là!

    RépondreSupprimer
  2. Oh, mais ça m'a l'air très bien cette histoire !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On passe un très bon moment, en tout cas j'ai passé un très bon moment. Un peu de fantaisie, de temps en temps, ça fait du bien :-)

      Supprimer
  3. ça m'a l'air bien farfelu tout ça !
    (et contrairement à toi ce genre de titre me fait fuir, je doit être trop terre à terre^^)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est sûr, on est loin des écorchés vifs et des laissés-pour-compte de la société ;-)

      Supprimer
  4. Tout comme Jérôme, ce genre de titre n'est pas ma tasse de thé. Mais ce que tu en dis a l'air très drôle finalement... Un livre un peu passé inaperçu, non?

    RépondreSupprimer
  5. M'a l'air bien sympathique celui-ci... En plus il a totalement échappé à mes antennes radar... Tss... heureusement que tu es là :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Sympa, oui, on passe un bon moment et c'est toujours bon à prendre. C'est bien le moins qu'on se refile les bons plans entre copines :-))

      Supprimer
  6. Tu fais des découvertes originales ! A noter pour une envie de roman sympa et pas dramatique !

    RépondreSupprimer
  7. Flaubert inspire beaucoup ces temps-ci. La semaine dernière j'ai assisté à une rencontre avec Jacques Weber qui a sorti un livre lui aussi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, et chez Gallimard encore, il y a un roman très récent inspiré de l'Education sentimentale. Et oui, les grands écrivains ne cessent d'inspirer. En revanche, je ne savais pas pour Weber. D'ailleurs, je ne savais pas qu'il écrivait :-)

      Supprimer
  8. Votre article est remarquable et donne une formidable envie de découvrir ce livre et cet auteur dont j'ignore tout. (C'est de Flaubert, dont je parle, bien sûr !)
    Il va de soi que je partage votre passion pour cet auteur (qu'il va falloir que je relise) même si mes préférences vont à "L'éducation sentimentale" et à "Un coeur simple". Mais évidemment, chez un grand auteur tout est à lire.
    A propos : votre article m'a rappelé un autre roman que j'avais beaucoup aimé (vers 1987 ou 1988) : "Le perroquet de Flaubert" de Julian Barnes(cela doit se trouver en poche chez Stock). Barnes est un anglais passionné de Flaubert, au point qu'il fête tous les ans l'anniversaire de l'ermite de Croizet en confectionnant un "repas français" (généralement une dinde ! En écoutant des chansons de Brassens.
    Je vais me procurer ce livre que vous nous conseillez avec tant d'esprit, et dont je suis sûr qu'il m'apportera de grands plaisirs.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je m'insère dans la conversation juste pour dire que je me suis régalée avec Le perroquet de Flaubert (comme souvent d'ailleurs avec Julian Barnes)... Si tu ne l'as pas lu Delphine, voilà un excellent conseil :-)

      Supprimer
    2. J'adore quand mes amis bavardent entre eux pendant que je suis occupée :-))
      Pour ma part, je n'ai pas lu Le perroquet de Flaubert, mais bien entendu j'avais eu connaissance de ce roman qui, à l'époque, avait fait grand bruit (puisque même moi qui ne m'intéressais alors pas du tout aux auteurs contemporains en avais entendu parler :-))
      A vrai dire, je crois que si je me penchais de nouveau sur Flaubert - ce qui se pourrait bien - je crois que je relirais plutôt ses oeuvres.
      D'ailleurs, je compte bien sur l'Education nationale pour m'y pousser. Si Ulysse ou Antonin l'ont à leur programme dans les années qui viennent, nul doute que je le relirai en leur compagnie :-)

      Supprimer
  9. Un petit livre qui m’a l’air fort sympathique !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Sympathique, voilà, c'est ça. Sans prétention, mais fort agréable :-)

      Supprimer
  10. Concis mais efficace ce billet. Je m'empresse de le noter (pour après Orange ! Ahah).

    RépondreSupprimer
  11. Chère Delphine Olympe, je vous remercie pour cette jolie chronique sur le livre de Catherine Vigourt. C'est un roman qui est arrivé chez Gallimard par la poste, sous pseudonyme, et qui a été pour moi comme lectrice puis comme éditrice une vraie bouffée d'air et une grande joie ! Bien amicalement, Maud Simonnot

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci, Maud, pour votre message. Il est rare que les éditeurs prennent le temps de commenter les chroniques des blogueurs et cela me touche particulièrement.
      Bravo pour cette jolie découverte : la publication d'un manuscrit envoyé par la poste n'est donc pas qu'un mythe !

      Supprimer
  12. C'est bien normal, même si je ne suis pas beaucoup (presque pas du tout en fait) sur les réseaux sociaux, j'essaie de me tenir au courant pour mes auteurs. Je n'ai aucun a priori sur les blogueurs : pour moi le seul souci (la seule envie) est d'essayer de publier de bons livres puis de parvenir à toucher les bons lecteurs...
    Non ce n'est pas un mythe, je lis en continu des manuscrits de parfaits inconnus. Si tout va bien je devrais publier à la rentrée prochaine un premier roman époustouflant envoyé ainsi par un très jeune auteur depuis Le Caire. Les plus beaux livres sont souvent ceux qui nous parviennent ainsi. Juste la grâce de la littérature, encore un peu de rêve...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, je vous ai cherchée sur FB pour entrer en contact avec vous et ne vous y ai pas trouvée :-)
      Le rêve et la grâce de la littérature, voici un beau langage qui n'est pas, hélas, celui que tiennent toujours les éditeurs...
      Quant à moi, j'aime tout en autant lire les nouveaux textes des écrivains reconnus que j'aime et découvrir des talents totalement méconnus. C'est d'ailleurs pourquoi j'ai le plaisir de faire partie du club des 68 Premières fois que vous devez sans doute connaître. Peut-être dans ce cadre aurai-je l'occasion et le plaisir de découvrir ce roman prometteur que vous évoquez...

      Supprimer
  13. typiquement le genre de synopsis qui m'intrigue! en plus, un roman court, c'est parfait pour moi!

    RépondreSupprimer