Entretiens

mercredi 7 décembre 2016

Kabukicho

Dominique Sylvain

Viviane Hamy, 2016



Visite de Tokyo, quartiers chauds

Moi qui ne suis pas très branchée Japon, je me suis toutefois offert, sur les conseils toujours avisés de Nicole, une petite immersion au pays du Soleil levant. Attention, pas celui des cartes postales ; non, chez Dominique Sylvain, pas de cerisiers en fleur ni de mont Fuji enneigé... 
Le Tokyo qui sert de décor à ce roman noir est celui des bars à hôtesses - mais aussi à hôtes - qui fleurissent dans le quartier de Kabukicho et sur lesquels plane l’ombre discrète, mais néanmoins bien présente, des yakusas. C’est que ces messieurs n’aiment guère l’exposition à la lumière. Ils préfèrent traiter leurs affaires dans le silence de la nuit. Aussi, lorsqu’une jeune Anglaise prénommée Kate, hôtesse star du club Gaia, disparaît dans une mise en scène évoquant l’un des rares serial killers nippons, pourtant exécuté quelques mois auparavant, attirant ainsi sur le quartier les projecteurs du monde entier, le parrain local veut rapidement la peau du coupable. 

Plusieurs enquêtes sont alors menées de front : par la police, bien sûr, mais aussi par le père de Kate, épaulé par Marie, la colocataire française de cette dernière qui lui sert de guide et d’interprète, ainsi que par Yudai, le très charismatique jeune hôte avec lequel Kate entretenait une relation de complicité. Principal suspect de la police, il doit prouver son innocence pour ne pas être désigné par les yakusas auxquels il doit de l’argent et qui voient en lui le coupable idéal qui pourrait mettre fin aux investigations policières. Entre manipulations, mensonges et faux-semblants, les différents acteurs de cette macabre histoire vont progressivement se dévoiler...

Tout le talent de Dominique Sylvain, dans cette histoire, est de parvenir à établir une atmosphère et à dessiner les contours des us et coutumes de la culture japonaise. Sans doute le doit-elle au séjour prolongé qu’elle a effectué dans ce pays, comme le rappelle fort opportunément la quatrième de couverture.
Un polar comme je les aime, qui ne se complaît pas à faire étalage de violence à chaque page, dont l’intrigue repose sur des ressorts psychologiques et dont l’écriture soignée permet au lecteur de plonger dans un univers singulier.


12 commentaires:

  1. Il est sympa, hein... ;-) J'ai eu la chance d'assister à une rencontre avec Dominique Sylvain qui a permis de mieux appréhender ses sources d'inspiration pour ce livre, c'était vraiment très intéressant.

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    1. Oui, merci pour cette lecture, Nicole. D'autant que c'était la première fois que je lisais cette auteure déjà amplement reconnue.

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  2. Je ne suis pas du tout branchée Japon, tu t'en doutes bien. Mais j'avoue que ce roman et ce que tu en dis pique fort ma curiosité. Si j'ai la chance de mettre la main dessus, je n'hésiterai pas. Faut bien sortir parfois de sa zone de confort, hein?!

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  3. Je n'ai jamais lu cette auteure ; pourquoi pas celui-ci, le Japon est un plus, même si je préfère le Japon "temples et cerisiers en fleurs".

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  4. on se retrouve alors en matière de polars non sanglants. Si en plus il y a le Japon...

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  5. Dominique Sylvain est venue l'an dernier dans ma librairie et c'est vraiment intéressant de l'entendre parler de ses sources d'inspiration et notamment du Japon où elle a vécu.
    Grâce à elle, j'ai découvert Elmore Léonard car c'est l'une de ses références favorites.
    Contente que tu aies découvert cette auteure qui travaille (et retravaille) ses textes avec beaucoup d'exigence !

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    1. J'aime bien quand je te vois réapparaître sur mon blog : ça signifie que les vacances sont là… ou se profilent à l'horizon, en ce qui me concerne ;-)

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  6. trop longtemps que je n'ai lu Dominique Sylvain, j'avais repéré celui-ci, tu me confirmes pour envie de le lire ! merci

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