Entretiens

dimanche 28 février 2016

Epilogue meurtrier

Petros Markaris

Le Seuil, 2015


Traduit du grec par Michel Volkovitch


Un polar dans la plus pure tradition du genre, qui nous donne accès à la société grecque vue de l'intérieur.

Après la lecture envoûtante d’Il est avantageux d’avoir où aller, il m’a été très difficile de sortir de l’univers de Carrère. J’ai d’ailleurs jeté l’éponge aux trois quarts d’un roman mal écrit et mal traduit dont la médiocrité m’apparaissait certainement avec d’autant plus d’éclat. Un polar s’imposait finalement comme le meilleur choix, et cela tombait bien puisque Markaris m’attendait patiemment à la bibliothèque où j’avais réservé son dernier opus, afin de poursuivre la découverte de la littérature grecque initiée par Yueyin et Cryssilda.

Ma lecture arrive après celle de plusieurs blogueuses, aussi avais-je l’impression d’être déjà un peu familière du commissaire Charitos. C’est que la littérature grecque contemporaine semble être un territoire bien peu exploré par les Français, et les lecteurs avides de culture héllénique voient donc leur appétit de découverte bien mal satisfait. Avis aux éditeurs ! Je suis certaine que de talentueux auteurs n’attendent que d’être traduits. Ils nous offriraient en outre un regard tout à fait intéressant sur la situation de leur pays, bien souvent et parfois bien mal commentée.

Mais revenons-en à notre commissaire Charitos. Dans une Grèce en pleine tourmente, il voit sa fille avocate se faire rouer de coups par des militants d’extrême-droite appartenant à Aube dorée sous l’œil bienveillant d’un représentant de l’ordre, tandis qu’il doit faire face à une vague de meurtres revendiqués par de mystérieux «Grecs des années 50». Son enquête va le ramener au temps de la guerre civile et de la dictature des colonels, dont les stigmates restent manifestement encore bien perceptibles au sein du peuple grec.
Ce qui est particulièrement réussi dans ce roman, c’est le rendu de l’atmosphère qui règne actuellement dans ce pays. On y voit tout à la fois un rejet féroce des étrangers, un racisme ordinaire de plus en plus présent, la corruption de l’administration, les difficultés de la population à subvenir à ses besoins les plus élémentaires... Ce dernier point est tout à fait savamment distillé au travers de la vie quotidienne du commissaire que Markaris ne manque pas de nous raconter, rendant le propos extrêmement efficace car dépourvu de toute visée lourdement démonstrative. Plus que l’intrigue elle-même, c’est ce que j’ai apprécié dans ce livre. Markaris brosse un tableau très vivant et sans concession de son pays. Il évoque également son passé récent dont je ne connais que les grandes lignes. Un bon point de départ pour approfondir ma connaissance de l’histoire contemporaine de la Grèce...

Je partage l'avis d'Eva sur ce livre ; du même Markaris, Aifelle a lu Le justicier d'Athènes, Yueyin Liquidation à la grecque et Miriam Publicité meurtrière




samedi 20 février 2016

Il est avantageux d’avoir où aller

Emmanuel Carrère

POL, 2016



En rassemblant ses articles de presse, Carrère nous entraîne en quelque sorte dans les coulisses de son œuvre.

Lorsque j’ai appris qu’Emmanuel Carrère s’apprêtait à publier un nouveau livre, j’ai été assaillie par un sentiment de jubilation... aussitôt tempéré par la découverte qu’il s’agissait non pas d’un roman - ou d’une forme littéraire qui s’en approchait -, mais d’un recueil d’articles de presse parus depuis les années 1990.
Un comble, cette réaction, pour quelqu’un dont l’un des auteurs cultes n’a écrit en termes de fiction qu’une trilogie à caractère fortement autobiographique, mais qui a publié tout au long de sa vie d’innombrables articles journalistiques que j’ai lus et relus avec passion, tant en raison de leur intérêt intrinsèque que de leur qualité stylistique. Je veux bien sûr parler de Jules Vallès, un écrivain dont la vie nourrissait l’œuvre, et l’œuvre était le ferment de son existence.

C’est donc finalement avec une certaine curiosité que je me rendis dès le jour de la sortie dudit recueil chez mon libraire, m’en saisit pour en lire les premières lignes et devinai alors que je ne lâcherais pas avant d’en avoir tourné la dernière page.

Emmanuel Carrère fait partie de ces écrivains pour qui l’écriture n’est pas un exercice qui trouverait sa place, aussi importante fût-elle, parmi d’autres activités qui ponctueraient leur vie. Ecrire est un acte constitutif de son existence et de son rapport au monde. Une expérience proprement existentielle qui lui permet de mieux comprendre, ou de tenter en tout cas de cerner la nature profonde de son être, y compris dans ce qu’elle peut peut-être avoir de commun avec celle de tout individu. 
C’est bien ce qui rend ses textes si lumineux et si passionnants. 
C’est ce qui fait aussi que son écriture transcende les genres et s’affranchit des contraintes formelles propres à chacun.

Ses articles ne sont donc pas étrangers à son œuvre littéraire, bien au contraire. Ils l’éclairent, en portent parfois le germe et lui permettent de poursuivre sa réflexion sous une forme différente. On retrouve dans ces textes, formulées de manière explicite, les questions qui sont au cœur de ses livres et qui leur ont donné naissance, celles de la relation entre fiction et réalité, et de la place de l’écrivain au sein de son œuvre.
Depuis L’Adversaire, on connaît l’obsession de Carrère ; écrire un roman tiré d’un fait divers dont le protagoniste est un homme qui a fait de sa propre vie une fiction illustre assez bien le peu de foi qu’il ajoute à la dichotomie fiction-réalité. 
Qui est ce «je» que l’on emploie lorsqu’on parle ? A quelle vérité renvoie-t-il ? De même, qui est «je» lorsqu’un écrivain décide de s’exprimer à la première personne ? Quelle différence de nature entre le «je» de De Foe prétendant nous présenter les mémoires de Moll Flanders et celui de Primo Levi rapportant son expérience des camps?
L’écrivain, quoi qu’il en dise, transparaît dans son œuvre et il serait vain de croire le contraire : il est illusoire «de se draper dans [l]e rôle de témoin impartial et navré. [...] de n’avoir pas conscience qu’en racontant l’histoire on devient soi-même un personnage de l’histoire, aussi faillible que les autres.» (p.489) 

Aussi Carrère a-t-il choisi d’assumer pleinement cette affirmation de soi. Dans cet extraordinaire récit qu’est Le Royaume - qu’il commente fort à propos dans un article -, il retraçait l’histoire des apôtres Paul et Luc pour mieux approcher son propre cheminement et ne se privait pas, tout en déroulant le fil des événements, de faire ce qu’il nomme le «making-of» de son livre. Ce qui l’intéressait chez Luc, c’était de comprendre comment il avait retranscrit l’expérience de Paul rapportant les paroles et les actes de Jésus, qu’il n’avait lui-même pas connu. Autrement dit, Carrère ne faisait rien d’autre que s’interroger sur l’écriture de son propre livre, puisqu’il écrivait lui-même l’histoire de Luc écrivant l’histoire de Paul relatant la vie de Jésus. Paraphrasant Flaubert, il n’hésite pas à l’affirmer : «Luc, c’est moi».
Je ne sais pas ce qu’il en est de vous, mais, en ce qui me concerne, l’art de la mise en abyme porté à de tels sommets m’enchante littéralement !

Même lorsqu’il quitte le terrain de la littérature pour investir celui de l’histoire, c’est encore la question de la relation entre réalité et fiction qui le taraude. On connaît le vif intérêt que Carrère nourrit à l’égard de l’expérience soviétique de la Russie. Il s’en explique clairement : dans un mouvement inverse à celui du roman, il s’est agi d’un moment où la fiction s’est imposée comme une réalité. Il rappelle les paroles bien connues d’un compagnon de Lénine : «Un vrai bolchevik, si le Parti l’exige, est prêt à croire que le noir est blanc et le blanc noir.». Combien de personnes dans le plus profond dénuement répétèrent alors les mensonges du gouvernement sur leur bien-être et leur prospérité qu’ils étaient sommés de croire ! C’est bien ce qui l’a fasciné, précise-t-il, comme d’autres écrivains, au point de dévorer des bibliothèques entières pour tenter de comprendre ce qui est alors arrivé à l’humanité.

Je ne saurais rendre compte de toute la richesse de ce recueil d’une intelligence exceptionnelle. 
Je préciserais néanmoins que ces textes, soigneusement choisis, ordonnés et parfois commentés par l’auteur, révèlent le cheminement d’un homme. L’éditeur a parfaitement raison de dire en quatrième de couverture qu’ils peuvent se lire «comme une sorte d’autobiographie». L’écrivain s’y dévoile jusque dans ses aspects les plus intimes et nous permet d’entrer dans les coulisses d’une œuvre d’une rare profondeur. Celle d’un écrivain capable, en se plaçant au centre de ses écrits, de nous faire part d’une expérience humaine qui n’est pas forcément étrangère à la nôtre.

Retrouvez Emmanuel Carrère dans La grande librairie et sur France Culture, dans Le temps des écrivains




samedi 13 février 2016

L'autre Joseph

Kéthévan Davrichewy

Sabine Wespieser, 2016



Entre biographie et document historique, ce récit nous emmène dans la Géorgie du début du XXe siècle...

Rares sont les livres qui me laissent dans une certaine perplexité, et celui-ci en fait partie.
Kéthévan Davrichewy a choisi de retracer l’histoire de son arrière-grand-père Joseph, originaire de Géorgie, tout comme un autre Joseph, dit Sosso, dont l’histoire est quant à elle bien connue, puisqu’il s’agit de Staline. Cet aïeul âpre, qui ne fit pas grand cas de sa descendance pour laquelle il est resté nimbé de mystère avant de devenir un mythe familial, l’auteur s’efforce d’en reconstituer l’enfance et la jeunesse, aux côté de celui qui allait devenir le maître de l’URSS.

Il en résulte un livre offrant plusieurs facettes : il fait tout à la fois le portrait intimiste d’un ancêtre, retrace l’enfance de l’un des plus cruels tyrans de l’Histoire et évoque les prémices de la révolution russe.
C’est donc un livre assez riche, qui ne manque pas d’intérêt. Toutefois, force m’est de constater que je suis restée à distance des personnages et des événements qu’il relate tout au long de ma lecture. Or, c’est le genre de livre qui appellerait plutôt l’empathie et  devrait susciter l’émotion. A quoi cela est-il dû ?
Peut-être d’abord au fait qu’en dépit de l’intérêt qu’elle porte à ce Joseph qui ne s’occupa guère de ses enfants et connut à peine ses petits-enfants, l’auteure reste elle-même très en retrait. Il m’a semblé qu’elle tentait de tenir son sujet à distance pour faire plutôt oeuvre non pas de témoin privilégié, mais plutôt d’historienne. Plutôt que de proposer un point de vue personnel assumé, elle rapporte des propos, retranscrit des documents, qu’elle entrecoupe certes de commentaires personnels, mais tout reste soigneusement cloisonné. Or j’aurais attendu quelque chose de plus charnel, de plus habité...

Du coup, cela lui permet d’offrir un tableau plus large, dans lequel on voit se mettre en place les éléments qui conduiront à la révolution. On voit surtout se former la personnalité d’un enfant qui jouera un rôle capital dans la destinée de Joseph comme dans celle du pays tout entier. Le petit Sosso, dont le père est alcoolique et violent, est placé par sa mère sous la protection de Damiané qui occupe une sorte de fonction de patriarche au sein du village, et qui n’est autre que le père de Joseph. Bien qu’étant en constante  rivalité, les deux garçons sont très souvent ensemble et Damiané se préoccupe particulièrement du sort de Sosso. Au point qu’on murmure qu’il en serait en fait le père naturel. Il faut dire que la ressemblance entre les deux Joseph est troublante...
Si j’ai trouvé le point de vue adopté par l’auteure pour parler de son aïeul un peu trop froid, je l’ai en revanche trouvé tout à fait adroit pour aborder ce personnage qui a déjà fait l’objet de moult biographies et autres récits et analyses historiques. Le fait de l’observer de côté, par ricochet, apporte sur lui un éclairage différent que j’ai trouvé aussi original qu’intéressant.

Un avis contrasté, donc, pour un livre riche auquel il aura manqué pour moi un petit supplément d’âme pour être vraiment convaincant.


mardi 9 février 2016

La destruction du Parthénon

Christos Chryssopoulos

Actes sud, 2012


Traduit du grec par Anne-Laure Brisac


Une passionnante réflexion sur la relation que l'on entretient avec son patrimoine et sa culture.

Yueyin a eu l’excellente idée de proposer une année grecque, qu’elle a lancée avec un petit livre tout à fait passionnant. Petit, il l’est certes par son format de quelque 94 pages, notes incluses. Mais ô combien vaste est le champ de réflexion qu’il ouvre !

A quoi songeons-nous lorsqu’on évoque la Grèce ? En tout premier lieu, on pense Antiquité, dieux et héros, et bien sûr l’image du Parthénon vient très vite à notre esprit. Athènes n’est pas une ville que l’on connaît forcément très bien. On n’y fait bien souvent qu’une halte avant de s’envoler vers une autre destination - les Cyclades, le Péloponnèse ou les Météores. A cette occasion, on ne manque pas de gravir l’Acropole, dominée par le majestueux édifice. Mais Athènes saurait-elle se réduire à ce monument?

D’après Chryssopoulos, le Parthénon tiendrait en tout cas une place bien trop importante dans la psyché grecque. Représentation d’une harmonie parfaite, manifestation insurpassable de perfection, cet édifice écraserait de son poids toute velléité d’innovation et de créativité. Pire encore, elle retiendrait les Grecs captifs d’un passé idéalisé qui les priverait de toute perspective d’avenir. Et nul ne semblerait pouvoir y échapper : refuser de lui rendre un culte équivaudrait à s’exclure de la communauté.

Dès lors, pour se libérer de cet envahissant symbole et pouvoir enfin aller de l’avant, une seule chose resterait à faire : le détruire. C’est ce qu’imagine Chryssopoulos, qui donne successivement la parole à l’un des gardiens du temple, puis à celui qui a commis l’inconcevable avant de reprendre les témoignages de quelques individus qui, dans les années 1940, exprimèrent réellement ce qu’ils considéraient comme la seule voie possible.
Ce texte rend compte de l’effroi et du désespoir que ce geste irréparable ne manquerait pas de provoquer au sein de la population, si celui-ci devenait réalité. Il est évident que l’émotion dépasserait les frontières de ce pays, tant l’Europe est imprégnée de la culture grecque. Détruire les traces tangibles de l’histoire de l’humanité est traumatisant pour chaque individu - la destruction du site de Palmyre, en Syrie, nous l’a malheureusement récemment démontré. On ne fait pas impunément fi de sa mémoire.
Mais ce qu’interroge brillamment Chryssopoulos, c’est notre capacité à nous émanciper de ce qui est constitutif de notre identité, notre capacité à nous projeter hors des limites de ce qui nous est familier. 
Le Parthénon a pour lui la force et la permanence de la pierre. En outre, de par sa position en surplomb de la ville, il impose sa domination de manière extrêmement manifeste. Mais il en va de même de tout ce qui constitue notre culture : textes, images, croyances... Nous en avons intensément besoin, mais nous devons également savoir être critique à son égard, ne pas la sacraliser et continuer à inventer sans rester tourné vers le passé. 
Le chemin que doit accomplir chaque génération, en somme !

Je me réjouis de découvrir d'autres textes de ce pays que j'aime tant... et dont je connais si peu les auteurs contemporains !

Et donc Yueyin a commenté ce livre.















samedi 6 février 2016

Comme neige

Colombe Boncenne


Buchet-Chastel, 2016



Un très joli premier roman qui interroge avec malice le statut de lecteur.

C’est tout à fait par hasard que j’ai découvert ce roman, en écoutant l’émission «La grande table», sur France Culture, dont Olivier Rolin était l’invité - ce que Galéa avait eu le bon goût de me signaler ! Ce n’est en revanche pas par hasard que Colombe Boncenne partageait l’affiche de cette édition avec Olivier Rolin, puisque celui-ci est l’un des personnages de son roman. Il n’en fallait évidemment pas davantage pour piquer ma curiosité...

Constantin Caillaud, «curieux par nature, comptable de profession et passionné de littérature» tombe un jour en province sur un exemplaire de Neige noire, un roman totalement inconnu d’Emilien Petit, son écrivain préféré qui vit désormais en retrait du monde, dans un petit coin de Normandie. Souhaitant partager cette exaltante découverte avec sa maîtresse, qui lui avait fait découvrir cet auteur, il s’aperçoit rapidement que son exemplaire a disparu de sa bibliothèque, et que nulle bibliographie ne mentionne l’existence de ce roman...

Constantin entame alors une véritable enquête pour retrouver la trace de cette œuvre et en prouver l’existence. Tandis qu’il relit inlassablement les autres romans de Petit pour essayer d’y trouver des signes pouvant être interprétés comme renvoyant à Neige noire ou l’annonçant, il sollicite également par voie de courrier l’auteur lui-même, l’attachée de presse de la maison d’édition qui le publie et, au cours de ses recherches, découvre les liens d’amitié qui unissent l’écrivain à certains de ses confrères, j’ai nommé Olivier Rolin, Antoine Volodine et Jean-Philippe Toussaint. Il s’adresse alors également à eux pour essayer d’obtenir de précieux renseignements. Leurs réponses, espère-t-il, lui permettront d’éclaircir ce mystère, dont la résolution devient peu à peu la préoccupation majeure de son existence.

Or, en écoutant l’émission de France Culture, j’ai pu apprendre que Colombe Boncenne avait réellement contacté les trois écrivains précités et que les réponses que l’on peut lire dans le roman sont vraiment de leur main - du moins est-ce le cas en ce qui concerne Rolin, ce qui m’amène à penser qu’il en est de même pour Toussaint et Volodine.
Les mots qu’ils lui ont réellement adressés ont donc dû infléchir l’écriture de son propre texte, brouillant ainsi les frontières entre fiction et réalité, auteur et lecteur - un auteur étant généralement le lecteur de ceux qui l’ont précédé.

Ce court roman à l’écriture impeccable constitue un jeu fort réjouissant autour de l’écriture et du rapport que le lecteur entretient avec la littérature. Et c’est ce qui fait tout le sel de ce texte : si de nombreux romans interrogent la place de l’écrivain au sein de son œuvre et les rapports qu’entretiennent fiction et réalité, la réflexion portant sur le lecteur sont quant à elles beaucoup moins fréquentes. Ce n’est guère surprenant de la part de Colombe Boncenne, quand on sait qu’elle a fait des études de lettres et qu’elle travaille dans l’édition; voilà donc une bien malicieuse manière de passer de l’autre côté du miroir!


Clara l'a lu également

Retrouvez Colombe Boncenne sur France Culture

Roman en course pour Les 68 premières fois, édition 2016