Olivier Barde-Capuçon
Gallimard Série noire, 2023
Ce n’est un secret pour personne, l’industrie hollywoodienne est la machine de guerre du soft power américain. Olivier Barde-Capuçon, connu pour ses intrigues policières se déroulant à la cour de Louis XV, nous entraîne cette fois aux Etats-Unis au début des années 40. Le président Roosevelt est convaincu que son pays doit entrer en guerre, mais se heurte à un fort mouvement de résistance : pour America First (eh oui, le slogan ne date pas d’hier) les Américains n’ont pas à aller perdre la vie dans un conflit qui ne les concerne pas. L’idée naît alors au plus haut sommet de l’Etat de favoriser la production d’un film propre à faire basculer l’opinion publique.
Et pour cela, il faut des stars. Errol Flynn tiendra le haut de l’affiche avec l’une des actrices les plus bankable du moment, la superbe Lala. Bien sûr, du côté de l’opposition, tout va être mis en oeuvre pour en empêcher la réalisation. Aussi, lorsque Lala est victime d’une tentative de chantage, la détective Vicky Mallone est-elle appelée à la rescousse. Mais les ennuis ne vont pas s'arrêter là…
Avec ce roman se déroulant à ce que l'on considère aussi bien en littérature qu’au cinéma comme l’âge d’or du polar, l’auteur se plaît à s’approprier les codes du genre et à nous plonger dans l’atmosphère de l’époque. S’il se met toutefois au goût du jour en attribuant le rôle de détective privé à une femme, celle-ci fume comme un sapeur, boit comme un cosaque et multiplie les conquêtes… féminines. Il est assez plaisant de voir jouer de ces stéréotypes, et les seconds rôles sont tout à fait amusants. Le vibrionnant Errol Flynn, notamment, est particulièrement bien campé. Le contexte et les enjeux de ce moment historique sont quant à eux très bien mis en lumière. Mais je dois dire que l’intrigue en elle-même m’a semblé à la fois trop diluée et pécher par un trop-plein de rebondissements et d’interventions providentielles manquant singulièrement de finesse.
En relisant le commentaire que j’avais d’ailleurs écrit sur un précédent roman de l’auteur, je m’aperçois que j’avais déjà émis le même type de réserves : un réel talent pour restituer le climat et les enjeux d’une époque, mais une intrigue modérément convaincante. Peut-être pourrait-il s'affranchir du genre policier et s'essayer à la littérature dite « blanche »...
Je n'ai jamais lu cet auteur, peut-être parce que des billets m'ont prévenu que ses intrigues policières n'étaient pas ce qu'il réussissait le mieux ! ;-)
RépondreSupprimerC'est amusant ça me fait penser au roman de Dominique Maisons "Avant les diamants" peut-être situé un poil plus tard dans le temps mais avec Erol Flynn aussi et le même centrage autour de la propagande... http://www.motspourmots.fr/2020/10/avant-les-diamants-dominique-maisons.html
RépondreSupprimer(il m'avait bien plu celui-ci)
Rien d'indispensable pour le moment. Je vais suivre ton conseil et attendre qu'il écrive autre chose.
RépondreSupprimerPlus pour le climat que pour l'intrigue, dans ce cas.
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