Entretiens

mardi 27 février 2024

Rapatriement

Eve Guerra
Grasset, 2024



Annabella a vingt-trois ans. Elle est étudiante en lettres à Lyon. Son père vient de mourir, dans un pays d’Afrique où il était expatrié de longue date - la narratrice étant elle-même née au Congo-Brazzaville d’une mère congolaise. 


La voilà qui abandonne tout, études, logement, pour rejoindre sa famille à Royan, dans l’impossibilité d’expliquer à son petit ami la raison de son départ, lui ayant toujours laissé croire qu’elle avait déjà perdu son père. Elle provoque ainsi une rupture qui ne demandait qu’une ultime étincelle pour être consommée.


Tout l’enjeu va être de rapatrier le corps de ce père dont les derniers mois d’existence semblent nimbés de mystère, donnant lieu chez la narratrice à une réflexion introspective.  


J’ai bien peur de n’avoir pas grand chose à dire de ce roman qui ne m’a guère passionnée et qui rejoindra le bataillon de ces récits évoquant une histoire familiale douloureuse, construite sur un mensonge, autour d’une figure paternelle ténébreuse. C’est une trame dont il m’est pourtant arrivé d’apprécier certaines variations, mais qui n’apporte ici rien de bien nouveau. Le roman joue en outre sur de trop nombreux tableaux : violences familiales, secret vénéneux, héritage colonial, force rédemptrice - ou pas - de la littérature, sans vraiment approfondir aucun de ces aspects, le tout dans un style que j’ai trouvé un peu apprêté (ces phrases sans point, ces retours ligne surgissant inopinément sans imprimer de véritable effet sur la rythmique du texte…). 


J'aurais aimé être moins sévère, d'autant qu'on devine derrière les mots de l'auteure une part autobiographique. Malheureusement, ce premier roman ne me laissera de toute évidence aucune empreinte durable.

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