Entretiens

mercredi 21 octobre 2015

Le piéton de Rome

Dominique Fernandez

Philippe Rey, 2015


☀ ☀

Nouvelles promenades dans Rome


Comment résister à cette couverture et à ce titre qui sont autant d’invites à la flânerie dans l’une des plus belles villes qui soient ?
En ce qui me concerne, c’est avec un réel plaisir que j’ai marché dans les pas de Dominique Fernandez. Son érudition alliée à l’évidente passion qu’il voue à Rome m’ont permis de me projeter avec délices dans cette ville dont je foulais avec ravissement le pavé il y a encore quelques semaines.



«ROMA est l’inverse exact d’AMOR», prend soin de nous avertir l’auteur, en guise de préambule. Ceux qui n’y auraient jamais mis les pieds savent désormais à quoi s’en tenir !
Chaque chapitre de ce récit nous propose un itinéraire thématique permettant de poser un regard particulier sur les innombrables trésors de cette ville : fontaines, églises, palais, œuvres picturales, bien évidemment... Mais ce qui fait la saveur de ces commentaires, c’est qu’ils s’enrichissent des souvenirs personnels de l’auteur et de la mise en perspective qu’il propose constamment. Ainsi, lorsqu’il évoque par exemple l’architecture baroque, il convoque historiens et écrivains pour rappeler que celle-ci est longtemps restée ignorée des visiteurs : au XIXe siècle, on se rendait à Rome pour y découvrir les traces encore perceptibles de l’Empire romain. A cette époque, Le Bernin n’était rien...



L’auteur nous fait découvrir les quartiers de cette ville à travers les yeux de Fellini ou de Pasolini ; il nous offre d’entendre la mémorable sortie que fit Ricardo Muti à l’encontre de la politique de Berlusconi à l’Opéra de Rome le 12 mars 2011, à l’occasion du 150e anniversaire de l’Unité italienne ; il nous invite à la table des grands auteurs italiens qui, dans les années 60, se retrouvaient dans des trattorias pour des déjeuners où la conversation était, précise-t-il, « toujours brillante et instructive »...
Pour ma part, les pages consacrées à la Rome impériale et à « l’itinéraire Caravage » sont celles que j’ai préférées.

A la lecture de chaque phrase ressurgissent les expériences et les souvenirs que le lecteur a de Rome, et on se prend à regretter d’être passé à côté d’un détail qui n’a pas échappé à la sagacité de l’auteur : autant de raisons d’y retourner, si on avait toutefois besoin pour cela d’une quelconque justification...

Est-il possible de se rendre à Rome sans y connaître des moment de grâce ? Croiser le regard d’un jeune garçon assis sur le bord d’un trottoir et voir son visage s’illuminer d’un sourire radieux ; arriver à la villa Medicis un soir de mai, à la tombée de la nuit, et y être accueilli par des lucioles conférant ainsi à ce lieu déjà fascinant un caractère ensorcelant ; être vaincu par des heures de déambulation sous le soleil déjà ardent d’un mois de juin et s’endormir sur un
banc de la villa Borghese ; voir ses fils à leur tour s’extasier devant L'enlèvement de Proserpine et admirer cette sublime sculpture en les écoutant raconter l’histoire de cette antique divinité avec leurs mots d’enfants...
Chacun rapporte de cette ville ses images et ses histoires...

Au terme de cette lecture, je n’ai qu’une seule envie, bien sûr, celle de retourner à Rome pour goûter au bonheur sans cesse renouvelé de me laisser envoûter par ses charmes éternels...
En attendant, il me reste le cahier central de ce livre proposant quelques très belles photographies de Ferrante Ferranti, et tous les merveilleux souvenirs que j’ai rapportés de mes voyages...


Keisha l'a lu en même temps que moi !













12 commentaires:

  1. je vais tout simplement m'en servir de guide pour une visite à Rome :-)
    il est en lecture chez moi et je déguste lentement

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  2. Marrant! J'en parle aujourd'hui même! Mes souvenirs de Rome sont lointains quand même... plus que les tiens, c'est sympa d'en parler.

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    1. Oui, je trouve que ce "guide" étant très personnel et très subjectif, il laisse totalement place aux souvenirs de chacun...
      Quel bonheur de se remémorer les beaux instants qu'on a vécus !

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  3. J'ai vu le billet de Keisha ce matin, le tien maintenant, vous voulez vraiment nous emmener en voyage les filles :-)

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  4. Et oui, une promenade à Rome m'a dit... surtout quand tu nous présentes Dominique Fernandez, un amoureux du baroque; même si je n'aime pas trop le baroque, j'aime quand Fernandez en parle, et je trouve que cet écrivain est cultivé et passionnant.

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    1. Le baroque, à Rome, ça a quand même de la gueule ! Même si cela peut paraître parfois un peu trop "débordant". Et c'est effectivement passionnant de découvrir cette ville avec Fernandez : je partage entièrement ton point de vue.

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  5. Serait-ce le même Fernandez que celui qui a fait un ouvrage sur la Syrie?....(offert à ma mère il y a quelques années).
    C'est très beau ce que tu dis de ton voyage à Rome, mais oui très clairement, l'Italie c'est magique ;-)

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    1. C'est très possible que Fernandez ait également écrit sur la Syrie : l'Italie est clairement son pays de prédilection - et on le comprend ;-), mais il a beaucoup écrit aussi sur d'autres destinations.

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  6. Ah, comme ton billet me donne envie d'y retourner ! J'y suis allée en octobre dernier et la fontaine de Trevi était en travaux donc pour le traditionnel lancer de pièce...c'était quand même possible mais dans un petit bassin...
    Merci d'avoir déniché ce livre, je me le note !

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    1. Et oui, nous non plus n'avons pu jeter notre pièce. Les enfants étaient très déçus... Moi je la connaissais déjà, c'est moins grave. On s'est rattrapés avec les fontaines de la place Navona, que j'adore !

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