Entretiens

dimanche 8 mars 2015


Temps glaciaires

Fred Vargas

Flammarion, 2015

☀ ☀



Un bon crû !

Inutile de présenter Fred Vargas : tout le monde la connaît, et elle vend ses livres à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires.

En ce qui concerne l’intrigue, l’éditeur a eu l’intelligence de n’en rien révéler sur la quatrième de couverture et je ne vous gâcherai donc pas le plaisir de la découverte. Sachez simplement que Fred Vargas sait comme personne balader son lecteur, l’emmener sur un sentier pour dévier sur un autre chemin et le plonger ainsi dans une certaine perplexité. Les fils de son étonnante intrigue sont noués avec talent, alors même qu’à certains moments j’aie pu penser que c’était un peu tiré par les cheveux... Mais cette maîtresse es énigmes policières sait parfaitement où elle va !

Précisons - et c’est vraiment une grande qualité pour moi - que bien que les crimes dont il est question puissent paraître particulièrement abjects (notamment pour deux d’entre eux !), Fred Vargas ne se complait pas dans de longues et fastidieuses descriptions qui encombrent selon moi trop souvent la littérature policière. C’est bien par son seul talent de narration qu’elle ferre son lecteur. Notons également que la nature de son intrigue est loin d'être banale ! 

Enfin, on a le plaisir de retrouver ses personnages récurrents : Danglard et sa mémoire hors du commun, le roc Retancourt et, bien sûr, le commissaire Adamsberg. Bref tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette lecture un vrai plaisir. Si j’osais la comparaison, je dirais que Vargas est à la littérature ce que la junkfood est à l’alimentation : un vrai shoot de plaisir, une lecture qu’on dévore de manière compulsive jusqu’à la dernière page, même si l’on sait qu’elle ne nous nourrira pas sur le long terme.

Mais le plaisir pur, ça fait du bien de temps en temps, non ?

8 commentaires:

  1. J'ai abandonné Adamsberg depuis quelques romans, (trop alambiqué), y reviendrais-je un jour ? je ne sais pas.

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    1. Alambiqué ? Je crois que je vois ce que tu veux dire et je pense que cela correspond à ce que j'ai qualifié d'original ! Et dans ce cas, il est possible que tu n'aimerais pas... ; - )

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  2. Je préfère l'image de la gourmandise (que tu as utilisée sur mon blog) à celle de la junkfood (même si je vois bien l'idée, mais je pinaille, quoi !), parce que la junkfood c'est de la malbouffe, alors que Vargas, c'est de la belle écriture :).

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    1. Effectivement, aussi ai-je insisté sur son talent. Mais très honnêtement, j'oublie ses intrigues aussi vite que je les lis. Je ne me pose pas beaucoup de questions après avoir lu ses (excellents) policiers !

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  3. Il m'attend ce livre, juste là. J'aime beaucoup beaucoup Fred Vargas.
    Bon dimanche.

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  4. Les mécanismes de la brigade tournent comme ceux d’une horloge (ou bien sûr une montre, réglée sur celles d’Adamsberg et les pissées de Lucio). Chacun y joue sa partition, l’effet d’ensemble est très réussi, l’harmonie est palpable.
    Et puis au fil des pages de ce gros pavé, la citoyenne Vargas nous perd dans les méandres confus d’une secte qui a entrepris de reconstituer les débats et les discours de la Constituante.
    Le feu de paille islandais du début s’étiole, l’enquête piétine et le lecteur s’impatiente. Les Temps révolutionnaires déçoivent.
    On voudrait faire fi de ces chemises à jabot. La ci-devant Vargas se pousserait du col ?
    Le tempo de la musique s’alentit, le rythme s’épuise, et il faudra bientôt que le chef d’orchestre s’empare lui aussi d’un instrument (ce sera une canne) pour reprendre la tête de la fanfare, s'envoler pour l'islande (enfin !) ce qui nous vaudra (enfin !) de très belles pages 'à la Vargas'.

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    1. Pas complètement sous le charme, donc...
      C'est vrai que j'ai été un peu désarçonnée par le complet changement de direction de l'intrigue. Mais je trouve que, telle une acrobate, elle finit par en renouer les fils avec adresse.
      Quant aux jabots, personnellement j'ai bien aimé !

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