Fleur et sang
François Vallejo
Viviane Hamy, 2014
Un exercice littéraire non dénué d'intérêt, mais servi par une écriture trop froide pour me toucher.
Me voici dans une situation délicate : je ne sais trop que dire de ce livre. On ne peut pas dire qu’il soit mauvais, loin de là. Il est plutôt bien écrit, avec l’alternance de deux registres linguistiques marquant les allers et retours successifs entre notre monde contemporain et le XVIIe siècle.
L’idée de superposer deux intrigues symétriques par leurs personnages et les situations dans lesquelles ils évoluent était plutôt intéressante.
Mais disons que ce livre ne m’a pas touchée. Je n’ai pas vibré d’une quelconque émotion en le lisant. Et surtout, je n’ai pas réussi à comprendre où l’auteur voulait en venir. Et ça, ça me chiffonne toujours !
On découvre donc parallèlement un médecin apothicaire formant son fils appelé à prendre sa suite, comme cela s’est toujours fait depuis plusieurs générations dans la famille, et un chirurgien spécialisé en cardiologie, homonyme et donc, on l’imagine aisément, descendant des premiers. De part et autre il y a une femme, à la personnalité trouble, affligée d’une légère claudication suite à un accident, chacune vivant avec son père, leur mère étant décédée dès leur plus jeune âge.
L’exercice de la médecine, l’étrange et peut-être inquiétant sentiment de puissance que procure le pouvoir de faire reculer la mort, la possibilité de s’enrichir par ce biais sont au coeur des intrigues qui se nouent conjointement, s’éclairant l’une l’autre.
Le parallélisme des histoires met en lumière analogies et antagonismes entre les deux époques dans la relation entre patients et médecins, dans l’ascendant que sont susceptibles de prendre les seconds au sein de la société et dans le regard que porte la justice sur l’exercice de la médecine. D’une certaine manière, le récit donne une vision de l’évolution du rôle du corps médical dans la société de l’Ancien Régime à nos jours.
Je serais tentée de dire «Bon. Et après ?»
Je reste sur ma faim.
Peut-être que ce sujet ne me passionne pas. Peut-être aussi que l’écriture ciselée et très appliquée de Vallejo ne correspond pas à ma sensibilité. Je préfère en effet un style moins contenu, plus libre, plus échevelé.
En fin de compte, un roman qui, en dépit de ses qualités, ne m’était certainement pas destiné. Mais peut-être en ira-t-il autrement de vous ?
Je ne suis pas très tentée par le sujet, ce n'est pas encore cette fois-ci que je découvrirai l'auteur.
RépondreSupprimerC'est sûr que si on n'est pas motivé par le sujet, mon billet n'est pas très affriolant...
SupprimerIl n'en a pas été autrement de moi ... Je l'ai lu parce qu'il figure dans la sélection du prix des lecteurs Escale du livre 2015 (Bordeaux) mais aussi parce que j'étais persuadée qu'il me plairait, donc je partais avec un a priori très favorable. Malgré cela et malgré toutes les qualités que, comme toi, je reconnais au roman, j'ai failli l'abandonner en route tant je restais à distance, surtout de l'histoire se déroulant de nos jours d'ailleurs.
RépondreSupprimerCette distance produite par l'écriture n'est donc pas qu'un effet de mon imagination ou, pour dire mieux, de ma sensibilité personnelle... Ton a priori favorable tenait-il au fait que tu avais lu et apprécié de précédents livres de cet auteur ? Pour ma part c'était une première lecture.
SupprimerJe ne connaissais l'auteur que de nom mais j'avais eu de bons échos (presse, bibliothécaires) au sujet de ce dernier titre.
SupprimerChez moi, la distance ne vient pas de l'écriture, mais de l'histoire elle-même.
je l'avais mis dans ma liste d'envies, mais je crois que j'attendrais de le trouver en bibliothèque!
RépondreSupprimerSage décision. Les bibliothèques sont idéales quand on hésite sur un livre...
SupprimerEn effet, je n'avais pas vu que tu avais fait un billet sur ce livre. Et nous sommes d'accord ;-) L'idée de départ était, en effet, intéressante mais ça ne fonctionne pas. J'ai déjà lu plusieurs romans de Valléjo (dont Ouest qui était formidable) et il est très à l'aise avec cette période 17e ou 18e siècle, c'est pour cette raison que cette partie de l'histoire fonctionne bien, mais l'histoire contemporaine m'a paru sans intérêt...
RépondreSupprimerJe n'ai pas insisté sur ce point dans mon commentaire, mais, comme j'ai eu l'occasion de le souligner ailleurs, je trouve aussi que la partie contemporaine est nettement en dessous de l'autre. C'était pour moi un premier contact avec l'auteur, et j'avoue n'avoir pas très envie d'y retourner...
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