jeudi 18 février 2021

L'homme qui marche

Jean-Paul Delfino
Héloïse d’Ormesson, 2021




Les jambes vous démangent ? Vous aimeriez pouvoir arpenter les rues et vous arrêter boire un verre avec quelques amis dans votre bar favori ? Emboitez donc le pas à Théophraste Sentiero, le héros du nouveau roman de Jean-Paul Delfino, car c'est exactement ce qu'il fait !

Un soir de Noël, ses pieds sont soudainement pris de tremblements irrépressibles. Sa femme a beau le houspiller, son médecin lui prescrire des examens, rien n’y fait. Jour après jour, nuit après nuit - ce qui lui vaut d’être chassé du lit conjugal -, sans qu’il sache pourquoi, ses pieds s’agitent.


Alors il se met à faire de longues promenades, déambulant dans les rues de Paris, trouvant refuge à l’église Saint-Sulpice ou s’asseyant quelques instants devant une fontaine du jardin du Luxembourg. C'est ainsi qu'il observe les personnages qui l’entourent et fait de singulières rencontres, telle cette fantasmagorique jeune femme qu'il entrevoit à plusieurs reprises et dont il va guetter chacune des nouvelles apparitions. Et surtout ce vieil aveugle qui semble pourtant percevoir mieux que quiconque le moindre détail de ce qui l'environne. Un homme bourru, mais qui va prendre Théophraste en sympathie, lui apprendre à surmonter son manque d’assurance et lui offrir la plus précieuse des richesses, l'amour des livres et de la littérature. Car le vieillard est libraire, et ce n’est pas le désintérêt affirmé de Théophraste pour la lecture qui va l’empêcher d’en faire son coursier attitré !


C’est à la lecture d’un conte que nous convie Jean-Paul Delfino. Si vous aimez le genre, vous apprécierez sa galerie de personnages truculents - une horripilante gardienne d’immeuble, une attachante prostituée, une vieille tenancière de bar… - qui nous entraînent dans un Paris entre deux âges, un Paris où les zinc disparaissent au profit d’un mobilier standardisé et où les cafés sont désormais servis dans des gobelets en carton recyclable.


Mais pour ma part, c’est surtout l’art du dialogue que j’ai aimé dans ce roman, sa verve, son parler populaire et imagé, ses expressions désuètes que l’auteur nous remet délicieusement en mémoire, et qui  font de ce texte d’une exquise légèreté une appréciable parenthèse de plaisir et d’évasion.







6 commentaires:

  1. Pourquoi pas .. un livre qui pourrait me donner l'illusion de retourner à Paris et de m'y promener librement.

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    1. Voilà. Une petite parenthèse enchantée... C'est toujours bon à prendre par les temps qui courent ;-)

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  2. Chouette je dois le lire prochainement...

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  3. Merci pour ce très gentil commentaire !

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    1. Merci à toi d'être passé par ici et de m'avoir fait ce petit signe :-)

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