dimanche 27 décembre 2020

Liv Maria

Julia Kerninon
L’Iconoclaste, 2020



Liv Maria Christiansen est une jeune femme née sur une île bretonne, d’une mère du cru et d’un père norvégien. Cette enfant aimée et choyée vit une enfance heureuse et libre jusqu’à ce qu’elle subisse une agression sexuelle. Nous sommes en 1987, Liv Maria a dix-sept ans, et sa mère décide alors de l’envoyer en Allemagne, à Berlin, où vit l’une de ses soeurs. Ce déracinement n’est que le premier d’une vie faite d’exils volontaires et de rencontres, et dont la liberté se veut la valeur cardinale.


Une fois ce résumé posé, que dire de ce roman ? Qu’il est agréable à lire ? Certes. Mais après ? Le bandeau évoque une héroïne digne de Phèdre, Jane Eyre et Anna Karénine (au moins l’éditeur a-t-il eu un éclair de lucidité en ne mentionnant cette prestigieuse généalogie que sur la face arrière). Si ces lectures sont pour moi désormais lointaines, elles possèdent dans mon souvenir un souffle et une profondeur que je n’ai pas retrouvées ici. Le récit m’a semblé lisse. Terriblement, désespérément lisse. Et quelques semaines après l’avoir achevé, les traces s’en effacent déjà de mon esprit.


Quant à la réflexion sur le regard posé par les hommes sur le corps des femmes et leur manière d’en disposer que j’ai cru entrevoir à la fin du roman, si tel était le projet de la jeune écrivaine, eh bien cette réflexion me semble bien timide, surtout bien en-deçà de tout ce que l’on peut désormais lire sur la question.


C’était pour moi une seconde tentative avec Julia Kerninon qui s’est déjà attiré les faveurs d’un public fidèle et enthousiaste, et dont la voix récemment entendue dans une émission de radio m'avait à la fois séduite et suffisamment convaincue pour réitérer l'expérience. Je reste décidément en marge. Tant pis…


22 commentaires:

  1. Je suis entièrement d'accord, agréable à lire mais le personnage aurait mérité d'être plus travaillé. On est dans une jolie romance. J'en attendais beaucoup plus.

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    1. Ce qui n'est pas mon cas, ayant déjà été déçue par Une activité respectable. En ce qui me concerne, je m'en tiendrai donc là avec cette auteure.

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  2. Je l'ai abandonné très vite... pas pour moi.

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    1. il était suffisamment court et facile à lire pour que j'aille au bout...

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  3. Eh bien laisse-moi Julia, je la garde jalousement près de moi ;-)
    Dommage, tu n'es pas sensible à sa plume mais tu n'es pas forcément la seule. Ceci dit, les éditeurs ne devraient pas se livrer à ce genre de comparaison (comparaison n'est pas raison... je ne sais plus qui a dit ça mais c'est pas faux). Pour le reste, je ne recopie pas mon billet par-ici...

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    1. Ceci dit, je me doutais bien que la comparaison (reprise chez une journaliste) était très exagérée, et ce n'est pas elle qui m'a incitée à renouveler la lecture de cette auteure.
      Ce qui m'étonne, c'est le contraste entre l'intelligence et la pertinence de ses propos lorsque je l'ai entendue s'exprimer et ce qui m'est apparu comme la légèreté de ce texte... Dommage !

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  4. J'avais aimé "Une activité respectable", mais là je ne suis pas du tout tentée. Le thème me paraît assez rebattu ces temps-ci.

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    1. Je n'avais déjà pas aimé ce livre que j'avais trouvé un peu quelconque...

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  5. Ah oui vraiment les éditeurs devraient arrêter de se lancer dans des comparaisons qui tapent trop haut ! J'ai eu le même genre de déception récemment... Et je vais sagement passer mon tour avec ce roman. Le sujet ne manque pas d'intérêt, mais il est un peu trop présent sur les tables des libraires en ce moment...

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    1. C'est surtout qu'il est ici traité de manière très expéditive et, en ce qui me concerne, peu convaincante.

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  6. Avec elle, parfois ça m'enthousiasme, parfois c'est bof. Là je n'ai pas tenté.

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  7. J'aime beaucoup l'écriture de Kerninon, et si j'ai été très enthousiaste à la lecture de ce livre, je dois dire que quelques mois après, il ne m'en reste pas grand chose.

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  8. Toujours pas lu, et je ne commencerai pas avec ce roman.

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  9. Je l'emprunterai peut-être à la bibliothèque mais en tout cas, je retiens ton avis. C'est quand même assez gonflé de la par de l'éditeur d'oser des comparaisons aussi prestigieuses avec des oeuvres qui ont marqué les esprits.

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    1. En fait, c'est une citation extraite de l'article d'une journaliste. Mais c'est vrai que je ne l'aurais pas forcément reprise...

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    2. Je me corrige : de la part et non de la par... J'ai une tendance très fâcheuse de ne pas me relire assez.

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  10. Le noeud de l'histoire est trop invraisemblable. Si l'auteur voulait écrire sur la culpabilité, il aurait fallu trouver une autre intrigue. Pour ma part, je n'ai pas accroché.

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    1. Je ne suis pas sûre qu'il s'agisse d'un roman sur la culpabilité. Mais à vrai dire, je n'en retiens pas grand chose et ne saurais dire sur quoi il porte vraiment...

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