Un homme d’une quarantaine d’années assiste aux obsèques de sa grand-mère. Loin d’afficher une mine éplorée, comme toute l’assemblée, il s’interroge au contraire sur le discours laudatif qui est prononcé à cette occasion par une femme qui la connaissait d’ailleurs à peine : sa grand-mère n’était pas exactement le genre de personne généreuse et tolérante que l’on veut bien dépeindre devant la bière...
C’est que notre homme est atteint du syndrome d’Asperger. Les conventions sociales, il ne connaît pas. Du moins est-il totalement rétif à les observer, car il comprend exactement ce qui se joue. Doué d’une intelligence peu commune, il s’étonne de ce que l’on puisse ainsi se payer d’illusions et, plutôt que de participer à cette comédie humaine, préfère quant à lui s’intéresser au scrabble et aux catastrophes aériennes dont la connaissance encyclopédique lui permet d’expliquer les causes par la plus implacable logique. Une logique qui l’amène à poser toujours les questions qui dérangent, provoquant ainsi l’effroi et le rejet de ses proches.
Le temps de la cérémonie, il va se livrer à une réflexion parfaitement jouissive, passant en revue l’ensemble des membres de sa famille, qu’il dépouille de son vernis de respectabilité afin d’en révéler toute la mesquinerie et les faux-semblants, pour finir par appliquer ce traitement à l’ensemble du corps social.
C’est vif, percutant, incroyablement drôle et acide.
J’ai le sentiment toutefois que l’auteur a quelques comptes à régler avec avec la gente féminine, qui paraît sous sa plume particulièrement habile à la dissimulation et à duplicité. Moyennant quoi, les hommes apparaissent quant à eux d’une insondable faiblesse.
C’est à se demander quel est le vice le plus fâcheux...
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