samedi 10 janvier 2015

Pietra viva


Léonor de Récondo

Sabine Wespieser, 2013


Un beau sujet de départ, mais traité de manière très froide et distanciée. 

Je serai assez brève sur ce titre. 
D’abord parce qu’en ces jours dramatiques, la flamme qui m’anime habituellement lorsqu’il s’agit de littérature a quelque peu perdu de son éclat. 

Mais il y a aussi des raisons propres au livre lui-même. 
C’est un billet de Clara qui m’avait donné envie de le lire, et elle en parle très bien.
J’ai été attirée par le sujet et l’époque à laquelle il se déroule: un moment dans la vie de Michel-Ange, celui où il prépare son projet de tombeau commandé par Jules II et où il cherche les meilleurs blocs de marbre pour le réaliser.

L’auteur use d’un style très épuré, qui ne manque pas d’élégance, mais qui, en dehors de quelques moments de grâce, m’a paru très froid. 
Au contact d’un jeune enfant de 6 ans récemment devenu orphelin de mère et après le décès d’un jeune moine dont la beauté le fascinait, Michel-Ange, connu pour son irascibilité et son peu de sociabilité, va progressivement se laisser gagner par les émotions, retrouver le parfum de son enfance qu’il avait soigneusement enfoui au plus profond de sa mémoire et ouvrir son cœur au petit Michele.

Pour ma part, j’aurais aimé plus de chaleur, de spontanéité, moins de retenue pour raconter une telle histoire. Il m’a semblé qu’au moment où l’enfant parvenait à délivrer l’artiste de ses tourments, une libération de l’écriture aurait mieux servi le propos. Là, au contraire, rien ne permet de sentir ni de comprendre le rapprochement en train de s’opérer. Dès lors, celui-ci m’a paru un peu artificiel.

J’ai cependant bien conscience que le style de l’auteur est un style auquel je suis personnellement peu réceptive, ce qui ne signifie pas que le livre ne soit pas bon. Il est simplement destiné à d’autres lecteurs que moi.

10 commentaires:

  1. A voir, il semble que Michel Ange inspire toujours beaucoup les auteurs :-)

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    1. Il faut dire que le personnage est à bien des égards romanesque !

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  2. Malgré l'abondance de billets positifs, ce roman ne m'a jamais tentée ; par contre, celui qui vient de paraître m'attire davantage.

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    1. J'ai vu qu'elle venait d'en sortir un, en effet. Mais j'avoue, comme je le dis dans mon billet, que je n'accroche pas avec son style que je trouve très froid. Pour ma part, je ne pense donc pas aller plus loin avec cet auteur.

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  3. J'ai aimé, sans que ce soient des coups de cœur, les deux premiers romans de Leonor de Recondo, pour l'écriture et la sensibilité.

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    1. Je ne sais pas combien elle en a écrit... Pietra viva fait-il partie des deux que tu évoques ?

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  4. Est-il possible que le style épuré, justement, soit un choix de l'auteur pour symboliser la pierre ?...

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  5. Un livre que j'avais envie de découvrir suite à ma lecture de Parle moi de batailles, de rois et d'éléphants d'Enard, histoire de comparer le traitement du personnage. Tu parles d'un point de vue un peu froid? C'est un peu ce que j'ai ressenti à la lecture du livre de Mathias Enard. En même temps, pas facile de s'attaquer à Michel Ange...

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    1. Quant à moi, je n'ai pas lu le livre d'Enard... Le style de Récondo, en tout cas dans ce roman, est un style bref, assez sec, dans un format court... Je pense qu'on peut aussi faire quelque chose de beaucoup plus romanesque avec un tel personnage, entier, passionné, entièrement dévoué à son art ! C'est juste une question de style, justement ; -)

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