vendredi 31 octobre 2014

La ferme

Tom Rob Smith

Belfond, 2014


Traduit de l'anglais par Elisabeth Peellaert


Un polar psychologique qui cherche à sonder les arcanes de la folie.

Avec ce livre, je me suis offert une petite parenthèse thriller, comme j’aime à le faire de temps en temps. En l’occurrence, il s’agit d’un roman dont le ressort est purement psychologique. Pas une goutte de sang, donc, ce que j’apprécie tout particulièrement.

Tout commence lorsque le narrateur, anglais, reçoit un appel de son père, qu’il n’ a pas pas vu depuis plusieurs mois, depuis que ses parents sont partis s’installer dans une ferme suédoise pour profiter d’une retraite bien méritée. Du moins est-ce la version officielle. En réalité, comme il va bientôt l’apprendre, ses parents sont retournés dans le pays d’origine de sa mère, car ils ont été ruinés et n’auraient aucunement les moyens de survivre dans une ville telle que Londres. A la campagne, ils espéraient pouvoir mener une vie en autarcie et subvenir à leurs besoins par la culture et la pêche.

Mais on ne passe pas impunément d’une vie citadine à un mode d’existence rural, surtout lorsqu’on est perçu comme étranger. Le père de Daniel lui révèle que sa mère est atteinte de psychose et qu’elle a fui l’hôpital où elle avait été admise.
Daniel, évidemment, est frappé de stupeur. Il n’est pourtant pas au bout de ses surprises, puisque sa mère le contacte très peu de temps après pour lui annoncer qu’elle est sur le point de venir le rejoindre, ayant fui son père qu’elle juge désormais dangereux.

En effet, le retrouvant quelques heures plus tard, elle va lui raconter toute son histoire, preuves à l’appui.
Qui croire ? Lequel de ses parents a-t-il si subitement changé ? Lequel distord-il la réalité ? Et, en premier lieu, connaît-il réellement ses parents ? Sa mère lui a-t-elle jamais révélé ce qu’a été son enfance ? C’est tout cela que Daniel va s’efforcer de tirer au clair, en tâchant de faire fi de ses émotions et de sa culpabilité. Car ce qui l’accable par-dessus tout, c’est d’avoir été aveugle face à la situation de ses parents. Mais lui-même n’a-t-il pas tenu secret un aspect important de sa propre vie à leur égard ?

Bâti sur les secrets familiaux, sur les non-dits, ce roman sonde la manière dont un esprit humain peut subitement basculer. S’appuyant sur une expérience personnelle qu’il a vécue comme très traumatisante, l’auteur nous offre un livre bien construit qui se lit d’une traite.

6 commentaires:

  1. Ca tombe bien , il est sur ma PAL ! Ce sera peut-être ma prochaine lecture, du coup !!!

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    1. Ha ha ! Je vois que tu recommences à dévorer ! La fin de la saison, j'imagine (quoique, l'été indien)... Un retour sur ton blog en vue ? On l'espère toutes en tout cas !

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  2. Là, la maison est pleine mais avec de la famille (ça ne s'arrête jamais ;-)) ensuite je réouvre quelques jours mais je ferme pour de bon le 17 novembre, jusqu'en janvier au moins ! Pour le blog, malheureusement, sans parler du temps dispo, je croisque je n'en ai plius envie ! On verra...

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    1. Peut-être après une pause, alors... On verra bien. Mais je sais que tu restes présente malgré tout pour des échanges sur les réseaux sociaux...

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  3. Je n'avais pas été pleinement convaincue par "enfant 44", mais je referai bien un essai avec l'auteur, il sait rendre une atmosphère angoissante.

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    1. C'est un style très différent d'Enfant 44, qui reposait sur une intrigue historique. C'est un livre parfait pour ceux qui, comme moi, n'aiment pas les polars "gores". Quoi qu'il en soit, je viens de voir chez Papillon que tu allais prochainement opter pour une lecture qui m'a ravie...

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